Revue Prescrire, article en une, palipéridone versus placebo septembre 2007
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Schizophrénie : non aux essais contre placebo !
 

Dans une maladie grave telle que la schizophrénie, pour laquelle il existe des médicaments efficaces, conduire des essais contre placebo n'est pas acceptable éthiquement.

Pour en savoir plus
 

 

Palipéridone (Invega°)
Rien qu'un métabolite de la rispéridone, un neuroleptique bientôt copié

Rev Prescrire 2007 ; 27 (287) : 651-652.
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Étoricoxib (Arcoxia°)
Aucune douleur ne justifie un coxib

Rev Prescrire 2007 ; 27 (287) : 645-650.
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Étoricoxib (Arcoxia°)
Vu d'ailleurs

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Urgence
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La palipéridone (Invega°), principal métabolite actif et pur avatar commercial de la rispéridone, un neuroleptique parmi d'autres, est autorisée sur le marché européen pour les malades souffrant de schizophrénie. Au vu d'une évaluation à base de comparaisons versus placebo ! Pas de comparaison aux médicaments de référence, pas même à la rispéridone (Risperdal°). On sait pourtant depuis plus de 50 ans que les neuroleptiques peuvent apaiser ces malades.

Les agences gouvernementales acquiescent. Elles obéissent à une réglementation négligeant la recherche de progrès. La firme se contente du minimum requis, pour accéder au plus vite au marché rémunérateur, sans surprise.

Surtout, des médecins ont délibérément enrôlé des malades en souffrance aiguë dans des essais versus placebo en toute connaissance de cause : uniquement pour satisfaire à ces essais, une partie des malades qu'ils prenaient en charge devaient être privés du meilleur traitement. Sans espoir que ces essais apportent de connaissances utiles pour mieux soulager les malades schizophrènes.

Dans le cas de l'étoricoxib aussi (Arcoxia°), des patients ont été privés du meilleur traitement, uniquement pour satisfaire à des essais dénués de chance sérieuse de montrer un progrès notable.

Esprit mercantile ? Peut-être. Anesthésie des consciences ? Certainement. Si des soignants en sont au point de se dispenser de soulager sans délai une souffrance telle que la schizophrénie, et de tremper dans de telles expérimentations, il y a urgence.

Urgence à mobiliser les agences de régulation sur leur mission de santé publique au-delà du minimum réglementaire. Et surtout urgence absolue à réaffirmer la mission des soignants auprès des malades. En refusant le placebo quand il y a mieux ; aussi bien qu'en refusant la médicamentation marchande de l'existence, qui conduit, entre autres, à cette "recherche" à moindres frais pour les firmes.

©La revue Prescrire 1er septembre 2007
Rev Prescrire 2007 ; 27 (287) : 677-682.