Revue Prescrire, article en une, Douleurs articulaires liées à l'arthrose : paracétamol oral d'abord , octobre 2008
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Douleurs articulaires liées à l'arthrose :
paracétamol oral d'abord
   
Paracétamol : la meilleure balance bénéfices-risques des antalgiques.
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Douleurs articulaires liées à l'arthrose
Rev Prescrire 2008 ; 28 (300) : 757-759.
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Automédication : douleurs articulaires liées à l'arthrose
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Glucosamine (Voltaflex°)
Rev Prescrire 2008 ; 28 (300) : 732.
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Le paracétamol est l’antalgique à préférer, car il diminue la douleur en général et peut être utilisé sans grand risque. Les prises de paracétamol sont à adapter à l’intensité de la douleur : 500 mg à 1 000 mg toutes les 4 heures à 6 heures, sans dépasser 4 000 mg par jour (chez un adulte). À plus forte dose, le paracétamol n’est pas plus efficace, et on risque d’atteindre une dose toxique pour le foie. Mieux vaut éviter d’atteindre la posologie maximale chez les patients ayant une maladie du foie (a).

AINS local : des limites

L’application cutanée d’un AINS a un effet antalgique modeste et fugace : 1 à 2 semaines. L’application cutanée d’un AINS (surtout de kétoprofène) expose à des effets indésirables cutanés, de type eczéma le plus souvent, et l’exposition solaire est souvent un facteur d’aggravation. L’application cutanée d’AINS (y compris l’ibuprofène et le diclofénac) ne met pas à l’abri des effets indésirables classiques des AINS, dans la mesure où une partie est absorbée à travers la peau.

AINS oral : ibuprofène éventuellement

Lorsque paracétamol et AINS local ne suffisent pas, l’ibuprofène oral est l’AINS dont la balance bénéfices-risques est la meilleure aux doses usuelles. À raison de 400 mg par prise toutes les 6 heures à 8 heures (chez les adultes), l’ibuprofène a une efficacité antalgique du même ordre que celle du paracétamol, même lorsque la composante inflammatoire paraît importante.

Les effets indésirables des AINS sont surtout digestifs et cardiaques (hypertension artérielle, insuffisance cardiaque). Les allergies, les troubles cutanés, hépatiques ou rénaux sont plus rares.

Mieux vaut éviter de trop longues périodes de traitement par AINS, et réessayer de temps à autre un traitement non médicamenteux ou le paracétamol.

Des médicaments à écarter de sa liste

La glucosamine et la chondroïtine ne sont pas plus efficaces qu’un placebo sur l'arthrose, mais exposent à des effets indésirables : réactions allergiques sous glucosamine, troubles digestifs sous chondroïtine.

Les insaponifiables d’avocat et de soja exposent à trop d’effets indésirables en regard du faible bénéfice tangible dans les douleurs arthrosiques. Il en est de même de la diacéréine, qui expose à des effets indésirables graves.

©Prescrire 15 octobre 2008
Rev Prescrire 2008 ; 28 (300) : 757.

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Notes
a- Chez les patients ayant une maladie du foie, l’élimination du paracétamol est ralentie, mais sans provoquer, à doses modérées, d’accumulation de son métabolite toxique pour le foie.