L'injection par
voie strictement intradermique est un geste technique difficile à effectuer,
notamment chez les jeunes enfants. En effet, le derme a une épaisseur limitée
entre 0,5 mm et 3 mm selon la localisation et selon l'âge, le
derme étant plus fin chez les nourrissons et les enfants, et chez les personnes
âgées. L'injection
intradermique est pourtant indispensable dans certaines situations, en particulier
la vaccination antituberculeuse par le BCG depuis l'arrêt de commercialisation
du système de vaccination par multipuncture (insuffisamment évalué).
Lors de la vaccination par le vaccin BCG SSI°, il est apparu qu'environ un
tiers des effets indésirables étaient dus à une surdose ou
à une injection trop profonde. Une
injection intradermique s'effectue sur la face externe du bras en regard du deltoïde,
à l'union tiers moyen-tiers supérieur pour le vaccin BCG, selon
une technique standardisée. Mieux
vaut installer le patient en position confortable et lui expliquer (ou à
ses parents) la technique, afin d'obtenir une meilleure collaboration. Donner
2 informations : ne pas bouger compte tenu de la minutie de ce geste ;
lorsque le produit est injecté dans le derme, une petite brûlure
est ressentie. Pour une position confortable pour le nourrisson et le soignant,
le mieux est un nourrisson allongé sur la table d'examen, ou maintenu sur
les genoux et dans les bras d'un assistant ; ou la position assise pour un enfant
plus grand. Expliquer au parent ou à l'assistant ce qu'on attend de lui
: maintenir le tronc, la tête et le bras opposé, fermement. La
peau du patient étant ainsi tendue, présenter l'aiguille biseau
vers le haut, en étant presque parallèle à la peau (angle
de 10° à 15°), et introduire l'aiguille de 2 mm environ (ce qui
correspond à la limite de la disparition du biseau de l'aiguille dans le
derme) ; ne pas aspirer après avoir enfoncé l'aiguille ; ne pas
enfoncer plus profondément. La
seringue est plaquée sur le bras (éventuellement en la maintenant
avec le pouce de la main non dominante) avant d'injecter lentement le produit
en appuyant sur le piston de l'aiguille, pour ne pas faire pénétrer
davantage l'aiguille lors de la pression sur le piston ; on ressent une légère
résistance puis la peau se soulève formant une petite bosse ou cloque
(classiquement décrite "en peau d'orange") ; injecter la quantité
requise. En l'absence
de résistance lors de la pression sur le piston, l'injection est probablement
trop profonde. Mieux vaut arrêter d'injecter et essayer de repositionner
le biseau de l'aiguille, puis injecter le reste de la dose. Retirer
l'aiguille, et éventuellement tamponner doucement la zone de la piqûre
avec une compresse sèche, sans pression ni massage. C'est terminé. ©
La revue Prescrire 15 avril 2007 Rev Prescrire 2007 ; 27 (282) :
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