Revue Prescrire, article en une, BCG intradermique avril 2007
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Vaccination par le BCG :
réussir l'injection intradermique
 
Une aiguille adaptée, des gestes précis et un assistant pour aider à immobiliser l'enfant : voilà les clés pour réussir une injection intradermique et espérer une réduction des effets indésirables locaux.
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BCG : réussir l'injection intradermique
Rev Prescrire 2007 ; 27 (282) : 292.
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L'injection par voie strictement intradermique est un geste technique difficile à effectuer, notamment chez les jeunes enfants. En effet, le derme a une épaisseur limitée entre 0,5 mm et 3 mm selon la localisation et selon l'âge, le derme étant plus fin chez les nourrissons et les enfants, et chez les personnes âgées.

L'injection intradermique est pourtant indispensable dans certaines situations, en particulier la vaccination antituberculeuse par le BCG depuis l'arrêt de commercialisation du système de vaccination par multipuncture (insuffisamment évalué). Lors de la vaccination par le vaccin BCG SSI°, il est apparu qu'environ un tiers des effets indésirables étaient dus à une surdose ou à une injection trop profonde.

Une injection intradermique s'effectue sur la face externe du bras en regard du deltoïde, à l'union tiers moyen-tiers supérieur pour le vaccin BCG, selon une technique standardisée.

Mieux vaut installer le patient en position confortable et lui expliquer (ou à ses parents) la technique, afin d'obtenir une meilleure collaboration. Donner 2 informations : ne pas bouger compte tenu de la minutie de ce geste ; lorsque le produit est injecté dans le derme, une petite brûlure est ressentie. Pour une position confortable pour le nourrisson et le soignant, le mieux est un nourrisson allongé sur la table d'examen, ou maintenu sur les genoux et dans les bras d'un assistant ; ou la position assise pour un enfant plus grand. Expliquer au parent ou à l'assistant ce qu'on attend de lui : maintenir le tronc, la tête et le bras opposé, fermement.

La peau du patient étant ainsi tendue, présenter l'aiguille biseau vers le haut, en étant presque parallèle à la peau (angle de 10° à 15°), et introduire l'aiguille de 2 mm environ (ce qui correspond à la limite de la disparition du biseau de l'aiguille dans le derme) ; ne pas aspirer après avoir enfoncé l'aiguille ; ne pas enfoncer plus profondément.

La seringue est plaquée sur le bras (éventuellement en la maintenant avec le pouce de la main non dominante) avant d'injecter lentement le produit en appuyant sur le piston de l'aiguille, pour ne pas faire pénétrer davantage l'aiguille lors de la pression sur le piston ; on ressent une légère résistance puis la peau se soulève formant une petite bosse ou cloque (classiquement décrite "en peau d'orange") ; injecter la quantité requise.

En l'absence de résistance lors de la pression sur le piston, l'injection est probablement trop profonde. Mieux vaut arrêter d'injecter et essayer de repositionner le biseau de l'aiguille, puis injecter le reste de la dose.

Retirer l'aiguille, et éventuellement tamponner doucement la zone de la piqûre avec une compresse sèche, sans pression ni massage. C'est terminé.

© La revue Prescrire 15 avril 2007
Rev Prescrire 2007 ; 27 (282) : 292.