Visibilité de l'activité des
agences et accès aux documents : l'opacité administrative
ne peut plus être acceptée en 2003
Comme dans ses
réactions sur le Règlement, la Commission prend position
contre toute harmonisation des conditions d'accès du public
aux documents, utilisant les prétextes les plus divers.
Ainsi, elle
exprime un avis négatif sur trois amendements qui prévoient
la mise à disposition d'informations sur les sites internet
des agences du médicament, considérant que rien n'oblige
les agences à utiliser ce genre de media. De fait, toutes
les agences des Etats membres, et celles des Etats candidats, ont
déjà des sites internet qui fonctionnent bien et qu'il
suffirait d'alimenter un peu plus.
Les amendements 75, 76 et 103 - article 1 point 37
et 54 ne demandent pas l'impossible. Ils doivent être maintenus.
La Commission
considère que la description des protocoles des essais cliniques
ayant servi de base à l'octroi de l'AMM n'a pas sa place
dans le résumé des caractéristiques du produit
(RCP). C'est pourtant ce que l'on trouve couramment dans les RCP
aux États-Unis d'Amérique et dans d'autres pays, sans
que cela pose problème.
L' amendement 189 - article 1 point 9 n'est pas irréaliste.
Il permettrait aux professionnels de santé de mieux comprendre
ce que l'on peut attendre d'un médicament et de mieux l'utiliser.
Il doit être maintenu.
Tous les amendements
qui demandent l'inscription des divers documents relatifs à
un médicament dans un registre commun et accessible facilement
sont systématiquement repoussés par la Commission,
aux motifs que les informations existent parfois déjà
ailleurs, ou que le droit national de chaque État ne fait
pas forcément référence à ce type de
registres.
L'utilisation
de registres, qui est déjà obligatoire en vertu de
la réglementation sur les documents européens (et
applicable donc aux décisions européennes prises par
une procédure centralisée - voir l'appel du Collectif
aux ministres sur le Règlement) permettrait pourtant une
information cohérente du public. Il y trouverait de manière
organisée tout ce qui concerne un médicament, depuis
les essais cliniques, jusqu'aux données de pharmacovigilance,
en passant par l'autorisation de mise sur le marché. Poser
le principe de l'utilisation des registres dans une Directive ne
peut que contribuer à faire évoluer les législations
nationales et les habitudes administratives nationales dans le bon
sens.
Ne pas accepter notamment les amendements 51 et 52 - article 1
point 18, ni les amendements 116, 123, 124 - article 1
points 62 et 64 reviendrait à maintenir volontairement
l'opacité administrative et le public ne le comprendrait
pas. Ces amendements doivent être maintenus.
©La revue Prescrire, pour
le Collectif Europe et Médicament 7 avril 2003
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