Durant la grossesse, la venlafaxine (Effexor LP° ou autre), un antidépresseur inhibiteur de la recapture de la sérotonine et de la noradrénaline (IRSN), est connue pour exposer à des complications graves de la grossesse : hypertensions artérielles gravidiques, des prééclampsies et des éclampsies.
Les autres antidépresseurs de ce type, la duloxétine (Cymbalta° ou autre) et le milnacipran (Milnacipran Arrow° ou autre), exposent-ils aussi à des hypertensions artérielles gravidiques ?
À partir de données françaises portant sur environ 156 000 femmes enceintes de Haute-Garonne, une étude a montré une fréquence environ 2 fois plus élevée d'hypertension artérielle gravidique chez les femmes exposées au premier trimestre de grossesse à un antidépresseur inhibiteur de la recapture de la sérotonine et de la noradrénaline (duloxétine, milnacipran, venlafaxine) que chez les femmes non exposées à un antidépresseur ou exposées à un antidépresseur inhibiteur dit sélectif de la recapture de la sérotonine.
Par rapport aux antidépresseurs inhibiteurs dits sélectifs de la sérotonine (IRS), les antidépresseurs IRSN n'ont pas de supériorité clinique démontrée, mais exposent à plus d'effets indésirables, notamment cardiovasculaires.
Cette étude justifie de continuer à écarter des soins les antidépresseurs IRSN chez les femmes enceintes, comme en dehors de la grossesse.
Élaboré par la Rédaction
©Prescrire 15 décembre 2023
• Texte complet :
"Duloxétine, milnacipran, venlafaxine : hypertensions artérielles gravidiques" Rev Prescrire 2023 ; 43 (482) : 915-916. Réservé aux abonnés.