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Inhibition de la montée de lait : des progrès dans les pratiques

Depuis 2014, l'utilisation des médicaments agonistes dopaminergiques pour freiner la montée de lait après l'accouchement a diminué, suite à des mesures prises en raison des effets indésirables de ces médicaments.

Les médicaments agonistes dopaminergiques ont été longtemps utilisés pour freiner la montée laiteuse chez les mères qui n'allaitent pas leur nouveau-né. En 2009, ces médicaments représentaient la principale méthode utilisée (95 %), principalement la bromocriptine (91 %), puis la dihydroergocryptine (6 %) et la cabergoline (3 %).

Les agonistes dopaminergiques  exposent à des effets indésirables cardiovasculaires et neuropsychiques rares, dont la gravité est disproportionnée par rapport à l'inconfort mammaire qu'ils réduisent. Courant 2014, en raison de ses effets indésirables, l'utilisation de la bromocriptine a été restreinte aux situations où l'allaitement doit être arrêté pour raisons médicales.

Selon une étude réalisée par le Centre de pharmacovigilance de Lyon auprès de 183 maternités françaises, les agonistes dopaminergiques ne représentaient plus qu'environ un tiers des méthodes utilisées dans l'inhibition de la lactation en 2016.

Les autres méthodes ont été l'homéopathie, le port d'un soutien-gorge adapté, l'application de glace, la phytothérapie.

La forte baisse de l'utilisation d'agonistes dopaminergiques pour freiner la lactation montre qu'il est possible de faire sans ces médicaments inutilement dangereux. Et plus généralement qu'il est possible d'agir en France pour améliorer la qualité des soins.

©Prescrire 1er novembre 2017

"Inhibition de la lactation en France : moins d'utilisation d'agonistes dopaminergiques" Rev Prescrire 2017 ; 37 (409) : 834-835. (pdf, réservé aux abonnés)