Précisions et corrections
Nous aurions dû souligner que l'évaluation clinique disponible de la kinésithérapie dans la bronchiolite, telle que recensée et synthétisée par le groupe du Réseau Cochrane, ne concerne que les nourrissons hospitalisés. Cette évaluation a montré une absence d’efficacité, et des effets indésirables. Le constat d'une balance bénéfices-risques défavorable est valable pour cette situation.
Pour ce qui est des nourrissons atteints de bronchiolite pris en charge en soins ambulatoires, le groupe du Réseau Cochrane n'a recensé aucun essai comparatif randomisé évaluant la kinésithérapie respiratoire. Les résultats des essais menés à l'hôpital rendent peu probable que la kinésithérapie respiratoire ait en soins ambulatoires une balance bénéfices-risques favorable en termes d’évolution de la sévérité, de saturation en oxygène, ou de fréquence respiratoire ; mais les données de l'évaluation ne permettent pas d'exclure des bénéfices sur d'autres critères cliniques.
En pratique, à l'hôpital, il est justifié de ne pas proposer de kinésithérapie respiratoire en traitement de la bronchiolite. En soins ambulatoires, faute de données fournies par des essais comparatifs, la kinésithérapie respiratoire systématique n'est pas justifiée. Sa balance bénéfices-risques reste à évaluer de manière comparative rigoureuse sur des critères tangibles et pertinents.
©Prescrire 12 décembre 2012 |
Communiqué du 1er décembre 2012
La kinésithérapie respiratoire n'est pas efficace dans la bronchiolite des nourrissons. Sa balance bénéfices-risques est défavorable.
Les bronchiolites des nourrissons sont des infections virales fréquentes parfois graves, mais le plus souvent d'évolution spontanément favorable.
Une synthèse a recensé 9 études comparant le traitement par kinésithérapie respiratoire à l'absence de kinésithérapie respiratoire, chez 891 nourrissons.
Que les nourrissons aient été traités par kinésithérapie respiratoire ou non, l'évolution clinique n'a pas été différente, ni l'oxygénation du sang, ni la fréquence respiratoire, ni la durée de la maladie ou de l'hospitalisation. Et cela quelle que soit la technique de kinésithérapie respiratoire utilisée.
Avec ou sans kinésithérapie respiratoire, la durée moyenne de la maladie a été d'environ 13 jours.
Les principaux effets indésirables rapportés dans ces études ont été une moins bonne oxygénation du sang pendant la séance de kinésithérapie, et des vomissements. Outre un inconfort, la kinésithérapie respiratoire expose les nourrissons à d'autres effets indésirables, notamment des douleurs, voire des fractures de côtes (1 fracture pour 1 000 nourrissons traités).
En 2012, on dispose de données solides montrant que, chez les nourrissons atteints de bronchiolite, la kinésithérapie respiratoire n'est pas efficace et a une balance bénéfices-risques défavorable, y compris avec la technique habituellement utilisée en France. Mieux vaut épargner cette épreuve aux bébés.
©Prescrire 1er décembre 2012
"Bronchiolites : pas de place pour la kinésithérapie respiratoire" Rev Prescrire 2012 ; 32 (350) : 927. (pdf, réservé aux abonnés)
> Cliquer pour lire le texte intégral de la revue Prescrire (en ligne, accès libre)