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Implants tubaires Essure° : suivi à long terme des femmes porteuses ou après retrait chirurgical

Lorsque les femmes porteuses d'implants tubaires Essure°, ou en ayant été porteuses, se plaignent de troubles dont le lien avec ces implants tubaires Essure° est plausible, même après leur retrait chirurgical, il est important de les accompagner pour tenter de comprendre l'origine des troubles et de les soulager.

Les implants tubaires Essure° sont des dispositifs médicaux qui ont été proposés comme méthode de contraception permanente et irréversible. Deux implants tubaires sont introduits par le vagin puis le col de l'utérus pour être placés dans chacune des trompes de Fallope. Une fibrose se développe autour de chaque implant tubaire, entraînant une occlusion complète de la trompe en 3 mois environ, ce qui vise à empêcher la migration des ovules vers la cavité utérine. Ils ont été posés chez plus de 1 million de femmes dans le monde (dont environ 200 000 en France), du début des années 2000 jusqu'en 2018.

Des notifications d'effets indésirables graves se sont accumulées, conduisant certaines femmes à faire retirer ces implants tubaires de façon chirurgicale. Cette intervention repose le plus souvent sur l'ablation des trompes de Fallope, voire de tout ou partie de l'utérus.

D'après des études de suivi de femmes porteuses de ces implants tubaires dans divers pays, plusieurs années peuvent s'écouler entre la pose des implants tubaires, l'apparition des troubles puis l'éventuel retrait. Des troubles pelviens allant jusqu'à des perforations de l'utérus ou des trompes ont été rapportés chez certaines femmes porteuses d'implants tubaires. Des troubles généraux tels que des douleurs, notamment articulaires et musculaires, des fatigues et des dépressions ont aussi été rapportés par certaines femmes. Des douleurs chroniques et des hémorragies génitales chez certaines femmes ont motivé la prise de médicaments tels que des antalgiques, des antifibrinolytiques, du fer.

D'après plusieurs études, 2 ans après le retrait des implants tubaires Essure°, certains troubles généraux tels que les douleurs n'avaient pas toujours régressé, alors que globalement les troubles pelviens s'étaient atténués. L'hypothèse d'un lien entre la persistance des troubles généraux et une diffusion dans le corps des métaux présents dans l'implant tubaire, dont l'étain et le nickel, a été évoquée.

Il est important que les femmes sachent que le retrait des implants tubaires Essure° ne garantit pas la disparition de la totalité des troubles, pour qu'elles puissent décider en toute connaissance de cause quand leur retrait chirurgical est envisagé. Continuer à notifier les troubles peut-être liés aux implants tubaires Essure°, qu'ils soient encore en place ou déjà retirés, même plusieurs années après la pose ou le retrait, contribue à améliorer la qualité des soins.

Élaboré par la Rédaction
©Prescrire 1er mai 2024

• Texte complet : 

"Implants tubaires Essure° : suivi à long terme des femmes porteuses ou après retrait chirurgical " Rev Prescrire 2024 ; 44 (487) : 355-359. Réservé aux abonnés.

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