L’efficacité d’un traitement antidépresseur peut mettre plusieurs semaines à se manifester. Moins de 50 % des patients traités sont en rémission après plusieurs semaines de traitement, c’est-à-dire sans symptômes dépressifs ou avec quelques symptômes mineurs. Après avoir vérifié que les troubles ne sont pas dus par exemple à une maladie sous-jacente ou un traitement pris par ailleurs, et que le traitement antidépresseur initial a été correctement suivi pendant au moins 6 semaines, l’absence de rémission peut amener à modifier la stratégie thérapeutique.
Les doses d’antidépresseur peuvent être augmentées jusqu’à la dose maximale recommandée, si le patient n’est pas trop gêné par les effets indésirables. Chez certains patients, l’antidépresseur peut être changé, après un délai permettant d'éviter un risque d’interaction entre les deux médicaments. L’association de 2 antidépresseurs augmente surtout les effets indésirables du traitement sans bénéfice clinique tangible. L’ajout d’autres traitements médicamenteux est peu évalué et non dénué d’effets indésirables parfois graves. L’ajout d’un neuroleptique est parfois efficace mais il augmente le risque d’effets indésirables.
L’association à certaines psychothérapies, en particulier cognitivo-comportementales et interpersonnelles, améliore davantage les symptômes de dépression mais doit tenir compte des souhaits des patients.
En cas d’épisode dépressif sévère, les électrochocs sont à envisager après échec des autres traitements ou quand le risque suicidaire justifie une intervention rapide efficace. La stimulation magnétique transcrânienne semble prometteuse mais ses modalités optimales restent à préciser.
©Prescrire 1er octobre 2010
"Dépression résistante : pas de panacée, beaucoup d'incertitudes" Rev Prescrire 2010 ; 30 (324) : 754-760. (pdf, réservé aux abonnés)