• Pas moins de huit firmes pharmaceutiques à l'honneur du Palmarès Prescrire de l'information pour l'année 2009. Interrogées par Prescrire en vue de l'analyse de l'une de leurs nouvelles spécialités (ou d'une nouvelle indication), ces huit firmes ont répondu dans des délais raisonnables, en fournissant une documentation appropriée et pertinente, en particulier des données cliniques non publiées. Tout simplement.
• Mais pas moins de huit autres firmes "Lanternes rouges'' à ce même Palmarès. Et dans ce numéro de février 2010, six firmes qui n'ont pas été en mesure de transmettre de documentation en ce qui concerne nébivolol + hydrochlorothiazide, la triptoréline, la sertraline.
• Une bonne raison de plus de refuser les projets de la Commission européenne de confier aux firmes les données de pharmacovigilance (lire L'année 2009 du médicament, ci-contre).
• L'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps) pratique aussi l'obstruction. Avant de donner accès à un bilan des effets indésirables du phloroglucinol (Spasfon° ou autre), elle a tenu à en effacer les données d'exposition et les incidences de notification. Ces données sont bien sûr des données scientifiques très importantes pour estimer l'ampleur des risques encourus par les patients, mais elles reflètent aussi les ventes du médicament.
• Malgré son nom ronflant qui met en avant la « sécurité sanitaire », l'Afssaps a choisi le camp du secret, de l'intérêt commercial à courte vue, comme l'Agence européenne l'a fait avec le rimonabant (ex-Acomplia°) (voir ci-contre).
• C'est pourtant facile de choisir le camp de la transparence, plutôt que celui de l'obstruction. De nourrir la confiance, plutôt qu'entretenir la suspicion. De contribuer à l'éducation, plutôt qu'enfoncer dans l'ignorance.
• Il suffit d'un minimum de volonté et de sens des responsabilités.
©Prescrire 15 février 2010
"Camp du secret" Rev Prescrire 2010 ; 30 (316) : 89. (pdf, accès libre)