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Corticothérapie orale prolongée

Avec chaque patient, peser les bénéfices et les risques des mesures préventives.

Des corticoïdes oraux tels que la prednisone et la prednisolone sont utilisés de façon prolongée diverses situations cliniques. Ils exposent alors à divers troubles, notamment : osseux (fractures ostéoporotiques, ostéonécroses, etc.) ; métaboliques (pertes musculaires, prises de poids, hyperglycémies, hypokaliémies, etc.) ; cardiovasculaires (hypertensions artérielles et insuffisances cardiaques par rétention hydrosodée, etc.) ; oculaires (glaucomes chroniques à angle ouvert, cataractes, etc.) ; psychiques (excitations, confusions, dépressions, etc.) ; et à des infections, provoquées ou aggravées par l'immunodépression causée par les corticoïdes.

En outre, dès qu'ils sont pris pendant 3 semaines, ils exposent à des insuffisances surrénaliennes aiguës, parfois mortelles : cet effet indésirable grave survient surtout lors de la décroissance ou d'un arrêt brusque de la corticothérapie.

Avant de débuter une corticothérapie orale qu'on envisage prolongée, il est utile de rechercher cliniquement et par des examens biologiques simples des facteurs augmentant le risque de survenue d'effets indésirables. Il est aussi utile de faire le point sur les vaccinations et de s'assurer que le patient est immunisé contre la varicelle. Chez certains patients, il peut être utile de rechercher une tuberculose ou une anguillulose.

Dès le début de la corticothérapie, une vaccination pneumococcique, une vaccination covid-19 et la vaccination grippale saisonnière sont préconisées.

Si le patient a des facteurs de risque de glaucome chronique à angle ouvert, un examen ophtalmologique est conseillé dès le début de la corticothérapie. Un examen ophtalmologique est préconisé tous les 6 à 12 mois pour tous les patients.

Pendant le traitement, il est préconisé de : s'enquérir de la survenue d'effets indésirables ; de mesurer la pression artérielle et le poids des patients ; de contrôler la glycémie dès les premiers jours d'exposition au corticoïde, et la kaliémie dans le premier mois puis une ou deux fois par an.

Rechercher la dose et la durée minimale efficaces est la principale mesure à mettre en œuvre pour réduire les effets indésirables d'une corticothérapie orale prolongée.

Pratiquer une activité physique, limiter la consommation de tabac et d'alcool, assurer un apport suffisant en calcium et vitamine D sont des mesures préconisées pour prévenir la perte osseuse, sans preuve d'un effet en prévention des fractures. Un traitement préventif des fractures par diphosphonate a peut-être une balance bénéfices-risques favorable chez certains patients. Mais les données d'évaluation ne sont pas suffisantes pour définir précisément quels sont ces patients.

Un traitement préventif des ulcères gastro-intestinaux par inhibiteur de la pompe à protons est rarement justifié.

Élaboré par la Rédaction
©Prescrire 1er novembre 2023

• Texte complet : 

"Corticothéra­pie orale prolongée. Des repères pour diminuer le risque d'effets indésirables graves" Rev Prescrire 2023 ; 43 (481) : 837-843. Réservé aux abonnés.

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