La vaccination des enfants en bonne santé contre la grippe diminue la fréquence de la grippe chez les enfants vaccinés et peut-être dans leur entourage. Cela se traduit principalement par une diminution des consultations en médecine générale pour syndrome grippal. Mais il n'est pas démontré que la vaccination des enfants réduise les complications de la grippe, ni la mortalité chez les personnes à risque de leur entourage.
Il n'est pas démontré non plus que vacciner contre la grippe les enfants en bonne santé réduise le risque d'otites ou l'absentéisme à l'école.
L'impact de la mobilisation des soignants pour vacciner tous les enfants n'est pas évalué. En France, fin 2023, les infirmiers, les biologistes et les pharmaciens d'officine ne sont pas autorisés à vacciner les enfants âgés de moins de 11 ans, la charge de cette stratégie de vaccination généralisée reposerait donc principalement sur les médecins généralistes.
En somme, à l'échelon individuel, la vaccination contre la grippe a peu d'intérêt pour les enfants en bonne santé ou pour leur entourage. Elle expose à de rares effets indésirables graves, mais cette exposition serait répétée annuellement pendant une quinzaine d'années. À l'échelon collectif, si une moindre sollicitation des soignants de premier recours pour des syndromes grippaux est plausible, il est vraisemblable que ce gain de temps soit nettement réduit par le temps passé à vacciner l'ensemble des enfants chaque année. Sa généralisation à tous les enfants paraît démesurée par rapport aux avantages obtenus, incertains d'une année sur l'autre, en fonction de l'adéquation des souches vaccinales avec le virus grippal circulant.
Élaboré par la Rédaction
©Prescrire 1er novembre 2023
• Texte complet :
"Vaccination généralisée des enfants contre la grippe" Rev Prescrire 2023 ; 43 (481) : 844-847. Réservé aux abonnés.
