Revue Prescrire, minidossier Sevrage tabagique février 2008
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Les médicaments commercialisés
dans l'aide au sevrage tabagique
 
Quand une aide médicamenteuse paraît souhaitable pour favoriser un sevrage tabagique, la préférence va aux substituts nicotiniques, faute de mieux.
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Les médicaments commercialisés
dans l'aide au sevrage tabagique

Mini-Dossier Prescrire
mis à jour le :
1er février 2008

6 articles


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Pas de méthode miracle pour arrêter de fumer : motivation et soutien psychologique sont essentiels pour atteindre l'objectif principal, l'arrêt définitif du tabac. La place des médicaments est modeste.

La nicotine est le médicament dont la balance bénéfices-risques est la plus favorable. Les médicaments à base de nicotine, également appelés substituts nicotiniques, ont une efficacité modeste, qui n'est démontrée qu'en cas de dépendance moyenne ou forte. En deçà de 15 cigarettes par jour, les preuves de l'intérêt de la nicotine sont très fragiles.
Il n'y a pas d'argument solide pour faire un choix entre les diverses formes pharmaceutiques de nicotine (dispositifs transdermiques, gommes à mâcher, etc.), ni pour les associer. Chez les femmes enceintes, la balance bénéfices-risques des substituts nicotiniques paraît plus favorable que la poursuite du tabac.

La balance bénéfices-risques de la varénicline (Champix°), une substance proche de la nicotine, ne semble pas plus favorable que celle de la nicotine, mais ces deux médicaments n'ont pas été comparés directement. Les risques d'effets indésirables de la varénicline augmentent en cas d'association à la nicotine, et donc si l'on continue de fumer. Une toxicité à long terme de la varénicline n'est pas exclue. Autant en rester en premier choix à la nicotine.

Le bupropion (Zyban LP°), alias amfébutamone, une substance à structure amphétaminique, est un psychotrope qui ne justifie pas de prendre les risques importants de ses effets indésirables : risque de convulsion estimé à 1 pour 1000 ; risque de réactions d'hypersensibilité estimé à 3 pour 100 ; troubles psychiatriques ; hypertension artérielle ; etc.

En dehors des thérapies cognitives et comportementales, les méthodes non médicamenteuses ne semblent pas plus efficaces que l'absence de traitement.

©Prescrire 1er février 2008
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Extraits documentaires de la revue Prescrire

Sevrage tabagique - Idées-Forces Prescrire (6 pages)
Objectifs, choix des traitements, nature et degré de leur efficacité, contre-indications, effets indésirables, précautions particulières
Mise à jour : décembre 2007
www.prescrire.org, sous rubrique "Articles en ligne"

Varénicline (Champix°)
Varénicline (Champix°) : dépressions et suicides
Rev Prescrire 2008 ; 28 (292) : 105.
Varénicline : infarctus du myocarde
Rev Prescrire 2007 ; 27 (288) : 746.
Sevrage tabagique : pas mieux que la nicotine
Rev Prescrire 2006 ; 26 (276) : 645-648.

Amfébutamone/bupropion (Zyban LP°)
Dans le sevrage tabagique la nicotine est plus sûre
Rev Prescrire 2001 ; 21 (221) : 652-657.

Voir aussi :
Rimonabant (Acomplia°) : la déception
Données d'évaluation insuffisantes et effets indésirables, surtout neuropsychiatriques pour le rimonabant, qui avait fait l'objet d'annonces élogieuses dans la presse grand public et les magazines professionnels pour l'aide au sevrage tabagique. Les demandes d'autorisation de mise sur le marché ont été rejetées aux Etats-Unis d'Amérique ainsi qu'en Europe.
Rev Prescrire 2006 ; 26 (273) : 405-409.