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Allaitement maternel et médicaments de la migraine

Éviter l'allaitement maternel en cas de traitement préventif des crises de migraine. Lors des crises, le paracétamol et l'ibuprofène sont les antalgiques de premier choix ; en cas d'efficacité insuffisante, le sumatriptan (un vasoconstricteur) est un recours.

Les crises de migraine se manifestent par des céphalées souvent unilatérales et pulsatiles fréquemment accompagnées de nausées, vomissements, de photophobie ou de phonophobie.

Une crise de migraine dure en général entre 4 et 72 heures.

Le paracétamol, voire éventuellement l'ibuprofène, sont des substances pour lesquelles on dispose de peu de données, mais d'un grand recul d'utilisation sans signal de risque particulier chez les enfants en bonne santé. Le paracétamol et l'ibuprofène sont les antalgiques de premier choix à condition de maîtriser la posologie et d'utiliser la plus petite dose efficace pendant la durée la plus courte possible.

En cas d'efficacité insuffisante, le sumatriptan (Imigrane°), un vasoconstricteur, est un recours. Les données sur le sumatriptan et le naratriptan (Naramig° ou autre) pendant l'allaitement sont peu nombreuses. Ils exposent la mère à une diminution de la production de lait et les enfants allaités aux effets indésirables du sumatriptan ou du naratriptan pris par la mère. Il s'agit, surtout d'effets indésirables sérotoninergiques (troubles digestifs, troubles neuropsychiques, troubles cardiovasculaires). Toutefois, il est prudent que la prise du sumatriptan se fasse juste après une tétée, et que l'allaitement au sein soit suspendu pendant environ 12 heures après la prise.

Quand un traitement préventif médicamenteux paraît souhaitable pour espacer des crises de migraine, on ne dispose pas en 2024 d'un traitement médicamenteux qui soit sûr à la fois pour l'enfant et la mère. Le propranolol (Propranolol Teva° ou autre), le bêtabloquant de premier choix en dehors de l'allaitement, expose l'enfant allaité à des effets indésirables peu prévisibles dont la surveillance continue est difficile à assurer pour les parents, notamment les symptômes évocateurs de troubles de la fréquence cardiaque, de la respiration et de la glycémie. Si ce médicament est choisi, il est plus prudent de ne pas allaiter son enfant, tant que le propranolol est utilisé.

L'acide valproïque (Dépakine° ou autre), l'amitriptyline (Elavil°, Laroxyl° ou autre) et les anti-CGRP tels que l'érénumab (Aimovig° ou autre) sont parfois utiles en traitement préventif, mais en raison des risques connus ou prévisibles pour l'enfant allaité, il est prudent de suspendre l'allaitement lors de la prise de ces traitements.

Certains médicaments autorisés dans la migraine ont une balance bénéfices-risques défavorable. Il s'agit du métoclopramide (Primpéran° ou autre), des opioïdes, de l'ergotamine (Gynergène caféine°), de la dihydroergotamine (Diergospray°), de la dompéridone (Dompéridone Teva° ou autre) et de la métopimazine (Vogalène°, Vogalib° ou autre), de la flunarizine (Sibélium° ou autre), de l'oxétorone (Nocertone° ou autre) et du topiramate (Epitomax° ou autre). Il est utile de connaître les précautions à prendre s'ils ont été malgré tout choisis pour une femme qui allaite son enfant.

Élaboré par la Rédaction
©Prescrire 1er mai 2024

• Texte complet : 

"Allaitement maternel et médicaments de la migraine" Rev Prescrire 2024 ; 44 (487) : 360-366. Réservé aux abonnés.

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