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Psychotropes chez l'enfant et l'adolescent : prescriptions en hausse

En France, un rapport de 2023 du Haut conseil de la famille, de l'enfance et de l'âge alerte sur une dégradation de la santé mentale des enfants et des adolescents, et une dégradation parallèle du système de soins et de prévention.

Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), les troubles de santé mentale sont la principale problématique de santé des enfants âgés de 5 ans à 14 ans en France, devançant les troubles liés à une mauvaise alimentation. En 2019, ils concernaient environ 2 % des enfants âgés de moins de 5 ans, 12 % de ceux âgés de 5 à 9 ans et plus de 20 % de ceux âgés de plus de 10 ans.

En France, en 2023, un rapport du Haut conseil de la famille, de l'enfance et de l'âge mettait en lumière une dégradation de la santé mentale des enfants et des adolescents, liée notamment à la pandémie de covid-19 et une dégradation des systèmes de soins et d'éducation. Ce rapport alerte notamment sur l'augmentation en France de la consommation de médicaments psychotropes chez les enfants et sur le non-respect des règles de prescription de ces substances.

Chez les moins de 20 ans, chaque année entre 2018 et 2021, la dispensation de médicaments psychotropes a été supérieure à celle de l'année précédente. Une augmentation de 2 à 20 fois plus élevée, selon les types de médicaments, que celle observée dan l'ensemble de la population pour la même période.

La dispensation de médicaments psychotropes avait déjà augmenté avant la pandémie de covid-19. Entre 2010 et 2021, la prévalence du taux de prescription de médicaments psychotropes chez les moins de 20 ans a doublé.

À titre d'exemple : de 2010 à 2019, la prescription de méthylphénidate (Ritaline° ou autre), autorisé dans les troubles déficitaires de l'attention avec hyperactivité à partir de l'âge de 6 ans, a augmenté de 98 % chez les 6-11 ans et de 145 % chez les 12-17 ans. La période de traitement s'est allongée, et dans un cas sur trois, la prescription s'est faite imprudemment hors autorisation de mise sur le marché.

Au regard de ces données et au vu de la rareté d'études probantes sur l'efficacité des médicaments psychotropes, notamment du méthylphénidate, et du risque important d'effets indésirables, la prudence dans la prescription s'impose.

Élaboré par la Rédaction
©Prescrire 1er avril 2024

• Texte complet : 

"Psychotropes chez l'enfant et l'adolescent : prescriptions en hausse" Rev Prescrire 2024 ; 44 (486) : 297-301. Réservé aux abonnés.

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