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Pour mieux soigner : des médicaments à écarter - les nouveautés

 NOUVEAUTÉS 2022  Le bilan des médicaments que Prescrire conseille d'écarter des soins et de remplacer par de meilleures options évolue chaque année, compte tenu de la progression des connaissances.



Chaque année, Prescrire actualise son bilan des médicaments à écarter des soins.
Médicaments à écarterÀ la suite de cette analyse, certains médicaments sont ajoutés, d'autres sont retirés.

Un médicament de plus à écarter : la fenfluramine. La fenfluramine (Fintepla°), un vieil amphétaminique, est devenue autorisée dans la maladie de Dravet, une forme rare et grave d'épilepsie infantile, alors qu'elle expose à des états de mal convulsif plus fréquents et à des risques cardiovasculaires graves à long terme.

Trois médicaments retirés du bilan à la suite de leur arrêt de commercialisation :

  • l'attapulgite (Actapulgite°, et en association dans Gastropulgite°) ;
  • l'association à doses fixes estrogènes conjugués équins + bazédoxifène (Duavive°) ;
  • l'association prednisolone + salicylate de dipropylène glycol (dans la spécialité Cortisal°).


Les gliflozines, la ciclosporine en collyre et la cimétidine retirées du bilan des médicaments à écarter, malgré leur profil d'effets indésirables très chargé. Certaines données montrant une efficacité sur des critères cliniques ont conduit à retirer des médicaments du bilan 2022, malgré leur profil d'effets indésirables très chargé.

  • Les gliflozines (canagliflozine, dapagliflozine, empagliflozine, ertugliflozine) sont autorisées dans diverses situations : le diabète de type 1 ou de type 2, l'insuffisance cardiaque, l'insuffisance rénale chronique. La balance bénéfices-risques de l'ensemble des gliflozines est globalement défavorable en prévention des complications du diabète de type 1 ou de type 2. Toutefois, quelques données ont montré une réduction de la mortalité totale avec la dapagliflozine (Forxiga° ; associée avec la metformine dans Xigduo°), chez des patients ayant une atteinte rénale modérée ou sévère, dont la majorité étaient diabétiques ; ou une réduction du risque d'insuffisance rénale terminale après une durée de 3 ans avec la canagliflozine (Invokana° ; et associée avec la metformine dans Vokanamet°) chez des patients ayant une néphropathie diabétique, mais avec un risque d'acidocétose augmenté de façon notable. Chez certains patients gênés par une insuffisance cardiaque dans leurs activités physiques malgré un traitement optimisé, avec ou sans diabète associé, la dapagliflozine a réduit la fréquence des complications graves de l'insuffisance cardiaque, mais sans démonstration solide d'un effet sur la mortalité.
     
  • La ciclosporine en collyre a d'abord été autorisée dans la sécheresse oculaire avec kératite sévère (sous le nom Ikervis°). Dans cette situation, elle n'a pas d'efficacité clinique démontrée au-delà de celle d'un placebo, alors qu'elle expose à des risques disproportionnés. Mais la ciclosporine en collyre est devenue aussi autorisée dans les formes sévères de kératoconjonctivite vernale, une forme rare d'allergie saisonnière sévère (sous le nom Verkazia°), situation dans laquelle elle est parfois une option quand la poursuite d'un corticoïde en collyre n'est pas souhaitable.

  • La cimétidine (Cimétidine Mylan° ou autre), un antihistaminique H2 autorisé dans divers troubles gastro-œsophagiens, expose à l'accumulation et à l'augmentation des effets indésirables dose-dépendants de très nombreux médicaments, quand ils lui sont associés. Toutefois, fin 2021, en France, en raison de l'indisponibilité de la ranitidine, la cimétidine est le seul antihistaminique H2 avec une forme adaptée à une prise par des nourrissons atteints de reflux gastro-œsophagien compliqué par une œsophagite. Elle constitue une alternative à l'oméprazole.


Retour dans ce bilan de l'ulipristal 5 mg : de nouveau autorisé mais à écarter en toutes circonstances.
L'ulipristal dosé à 5 mg (Esmya°), utilisé dans les fibromyomes utérins, a une balance bénéfices-risques défavorable car il expose à des atteintes hépatiques graves, justifiant parfois une transplantation hépatique. En mars 2020, l'autorisation de mise sur le marché (AMM) européenne de Esmya° avait été suspendue, et nous avions retiré cette spécialité de notre bilan. Depuis, l'ulipristal à 5 mg est de nouveau autorisé, notamment commercialisé en Belgique, d'où son retour dans le bilan 2022 des médicaments à écarter.
 

 ACCÈS LIBRE  Le bilan 2022 des médicaments à écarter est disponible dans l'Application Prescrire, et en cliquant le bouton à droite
 Médicaments à écarter 

Élaboré par la Rédaction
©Prescrire 1er décembre 2021

• Texte complet : 

"Pour mieux soigner, des médicaments à écarter : bilan 2022" Rev Prescrire 2021 ; 41 (458) : 935-947. Accès libre.

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