Les huiles essentielles sont extraites de certaines plantes, le plus souvent par entraînement par la vapeur d'eau. Ce sont des mélanges complexes constitués de multiples substances chimiques, dont les proportions varient largement selon divers facteurs. La majorité des huiles essentielles sont liquides, odorantes, volatiles, incolores, de densité inférieure à celle de l'eau, et liposolubles. Elles sont largement utilisées et s'achètent facilement, y compris hors pharmacie. Chaque année, des centres antipoison enregistrent de nombreuses expositions aux huiles essentielles, susceptibles de conduire à des intoxications aiguës. La plupart des ingestions en dehors des conditions normales d'utilisation concernent de jeunes enfants.
Des troubles digestifs et neuropsychiques peuvent apparaître dans les minutes qui suivent l'ingestion, ou après quelques heures.
Des effets indésirables graves, voire mortels, ont été rapportés : convulsions avec les huiles essentielles d'armoise, absinthe, hysope, romarin, sauge, tanaisie, thuya, cajeput, eucalyptus et niaouli ; coma avec les huiles essentielles de menthe poivrée et d'eucalyptus ; hépatotoxicité avec les huiles essentielles de bouleau, buchu, calament, menthe pouliot, clou de girofle et thym ; insuffisances rénales aiguës avec les huiles essentielles de menthe pouliot, chénopode, gaulthérie, cade et absinthe.
En cas d'ingestion d'une huile essentielle par un enfant ou un adulte, en dehors des conditions normales d'utilisation, il importe que la personne elle-même, un proche ou un soignant, contacte sans attendre un centre antipoison ou un service d'urgence pour évaluer les risques et connaître la conduite à tenir.
Les huiles essentielles ne sont pas des produits de consommation anodins. Il est important de les ranger toujours hors de portée des enfants, sans jamais détacher les étiquettes ni jamais les transvaser dans un autre récipient.
Élaboré par la Rédaction
©Prescrire 1er novembre 2021
• Texte complet :
"Intoxications aiguës par ingestion d’une huile essentielle" Rev Prescrire 2021 ; 41 (457) : 828-831. Réservé aux abonnés.