En mars 2020, l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) a publié une étude des cas d'exposition à des sprays et diffuseurs d'huiles essentielles à usage domestique rapportés aux centres antipoison français entre 2011 et 2019.
4 114 cas d'exposition ont été analysés, dont 1 432 à l'origine de symptômes. 50 % des cas symptomatiques sont survenus chez des personnes dans l'incapacité d'analyser la dangerosité potentielle de ces produits, des jeunes enfants surtout. 16 % sont survenus à la suite d'un usage en dehors des préconisations du fabricant, ou de confusions entre deux produits. Les symptômes les plus fréquents ont été digestifs (41 %), oculaires (36 %), cutanés (14 %), respiratoires (9,8 %). 8 cas ont été graves, dont 3 cas survenus dans des conditions d'utilisation conformes aux préconisations du fabriquant. 140 patients ont eu au moins un symptôme respiratoire, dont 32 dans des conditions conformes aux préconisations.
Les huiles essentielles contiennent des dérivés terpéniques qui sont susceptibles de s'oxyder au contact de l'ozone ou d'autres oxydants de l'air ambiant, formant des aérosols organiques secondaires, du formaldéhyde et du peroxyde d'hydrogène. Les dérivés terpéniques et les produits issus de leur oxydation sont irritants. Certaines huiles essentielles particulièrement riches en phénols et en cétones, substances irritantes pour les voies respiratoires, sont inadaptées à la diffusion et à l'inhalation.
Les pulvérisateurs ou les diffuseurs d'huiles essentielles promus pour assainir un espace clos (voiture ou domicile) sont une source de pollution de l'air intérieur supplémentaire.
Pour assainir l'air intérieur, l'aération régulière est la seule méthode d'efficacité démontrée.
©Prescrire 1er octobre 2020
• Texte complet :
"Diffuseurs et sprays d’huiles essentielles : sources de pollution avec irritations des voies respiratoires" Rev Prescrire 2020 ; 40 (444) : 752. Réservé aux abonnés.