Conçu à l'origine pour les pharmacies d'officine, le dossier pharmaceutique recensant les médicaments dispensés à un patient est devenu accessible aux pharmaciens et aux médecins exerçant à l'hôpital. L'objectif annoncé est de renforcer la sécurité des soins médicamenteux, notamment liée aux interactions médicamenteuses, aux redondances pharmacologiques et aux événements indésirables. Les pharmaciens sont tenus de créer et d'alimenter le dossier pharmaceutique avec le consentement du patient. Tous les médicaments peuvent être mentionnés.
D'après diverses sources, les dossiers sont souvent créés sans demande de consentement. La confidentialité des données est questionnée, notamment dans les hôpitaux.
Quelques études ont évalué l'utilité du dossier pharmaceutique. À l'officine ou à l'hôpital, il a contribué notamment à l'envoi de messages par les pharmaciens aux prescripteurs pour signaler des problèmes de sécurité médicamenteuse. Il a été un élément parmi d'autres pour connaître les traitements en cours, dans le cadre de la continuité des traitements entre la ville et l'hôpital. Le manque d'exhaustivité du dossier pharmaceutique est relevé dans la plupart des études. L'implication souvent insuffisante du patient dans l'ouverture et l'alimentation de son dossier, et le manque de compréhension ou d'explications sur l'intérêt qu'il peut retirer du dossier pharmaceutique, ne facilitent pas la confiance dans le dispositif ni la connaissance complète des traitements médicamenteux. Or la bonne connaissance des traitements d'un patient est une des conditions pour contribuer à une meilleure sécurité des soins. L'accès direct du patient à son dossier pharmaceutique, à l'ordre du jour, sera une évolution bienvenue.
©Prescrire 1er janvier 2019
"Le dossier pharmaceutique : à renforcer pour plus d'utilité pour les soins" Rev Prescrire 2019 ; 39 (423) : 57-61. (pdf, réservé aux abonnés)
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