Une thrombose veineuse est une obstruction d'un vaisseau sanguin veineux par un caillot (thrombus). La migration éventuelle de tout ou partie du caillot de la veine vers une artère pulmonaire provoque une embolie pulmonaire. L'incidence de ces accidents thromboemboliques est d'environ 3 pour 10 000 par an chez les personnes entre 25 ans et 35 ans et augmente avec l'âge. Leurs causes sont multiples et les facteurs déclenchants nombreux. Les thrombophilies regroupent des anomalies de la coagulation dont certaines sont héréditaires et d'autres liées à la présence d'auto-anticorps.
Les thromboses veineuses surviennent le plus souvent à la suite d'un événement déclenchant et en présence de facteurs de risque. Quand un patient est victime d'un accident thromboembolique veineux, rechercher une thrombophilie n'a pas de conséquence prévisible sur la nature ou la posologie du traitement anticoagulant. Cette recherche n'a pas d'utilité quand un facteur déclenchant transitoire a été identifié, le faible risque de récidive ne justifiant pas un traitement anticoagulant prolongé même en cas de thrombophilie détectée.
Quand le risque de récidive est élevé et motive la poursuite de l'anticoagulation de manière prolongée, l'absence de détection d'une thrombophilie ne justifie pas de réduire la durée du traitement. Le facteur limitant est alors surtout le risque hémorragique.
En cas de thrombose, en l'absence d'autre risque de récidive identifié, rechercher une thrombophilie héréditaire quand un risque familial est probable ou rechercher des anticorps antiphospholipides aide parfois dans la décision de prolonger ou non un traitement anticoagulant, avec beaucoup d'incertitudes.
©Prescrire 1er décembre 2016
"Thrombophilies. Rarement utile de les rechercher après un accident thromboembolique veineux" Rev Prescrire 2016 ; 36 (398) : 912-916. (pdf, réservé aux abonnés)