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Douleur : les opioïdes faibles pas plus sûrs que la morphine à faible dose

Il n'est pas démontré que la codéine, la dihydrocodéine ou le tramadol exposent à moins de risques que la morphine à dose minimale efficace.

En cas de douleurs faibles à modérées, quand un traitement est nécessaire, le paracétamol est le médicament de premier choix. Si la douleur n'est pas soulagée, on peut recourir soit à un anti-inflammatoire non-stéroïdien (AINS) tel que l'ibuprofène (sans dépasser 1 200 mg par jour chez les adultes) ou le naproxène, soit à un opioïde dit faible tel que la codéine, la dihydrocodéine, ou le tramadol. Pour des douleurs très intenses, la morphine est la référence parmi les opioïdes dits forts.

Tous les opioïdes exposent aux mêmes effets indésirables dose-dépendants que la morphine : notamment constipations, nausées, somnolence, confusions, dépendance surtout avec des doses élevées, dépressions respiratoires et comas en cas de surdose.

La dihydrocodéine (Dicodin LP°) a été la moins évaluée. La codéine et le tramadol (Topalgic° ou autre) ont des effets très variables d'un patient à l'autre : très faible efficacité chez les uns, surdose chez d'autres, aux doses usuelles recommandées. Le tramadol a un profil d'effets indésirables plus chargé que les autres opioïdes.

La buprénorphine a une efficacité antalgique peu importante. Elle expose à moins d'effets indésirables que les autres opioïdes, avec malgré tout un risque de surdose ou de dépression respiratoire en association avec certains médicaments.

Dans les douleurs aiguës, l'association codéine + paracétamol est un peu plus efficace que le paracétamol seul et probablement pas plus efficace qu'un AINS. Dihydrocodéine, tramadol et buprénorphine ne sont également probablement pas plus efficaces qu'un AINS.

En pratique, en 2015, quand un opioïde apparaît justifié, il n'est pas démontré que la codéine ou le tramadol exposent à moins de risques que la morphine à dose minimale efficace. En cas d'utilisation d'un opioïde dit faible, il est prudent d'être au moins aussi vigilant qu'avec la morphine.

©Prescrire 1er novembre 2015

"Les antalgiques opioïdes dits faibles. Codéine, dihydrocodéine, tramadol : pas moins de risques qu'avec la morphine" Rev Prescrire 2015 ; 35 (385) : 831-838. (pdf, réservé aux abonnés)

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Voir aussi :

Enfants : codéine et tramadol
dangereux, buprénorphine
trop peu évaluée
Rev Prescrire 2015 ;
35 (385) : 833.
Pdf, réservé aux abonnés

Femmes enceintes : morphine,
ou parfois buprénorphine,
quand le paracétamol
ne suffit pas
Rev Prescrire 2015 ;
35 (385) : 836.
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Izalgi° : dosage élevé
d'une association
paracétamol + opium
pour la voie orale
Rev Prescrire 2015 ;
35 (385) : 821.
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