Le diabète de type 2 est une maladie fréquente, surtout chez les adultes âgés de plus de 40 ans. Sa prise en charge vise à éviter ou à retarder la survenue de complications graves, parfois mortelles. Lorsque les mesures comportementales et diététiques sont insuffisantes, seule la metformine (Glucophage° ou autre) a une efficacité à peu près établie pour limiter la mortalité et les complications du diabète. En cas d'efficacité insuffisante ou d'effets indésirables trop importants, il est préférable de recourir à l'insuline seule ou associée à un hypoglycémiant oral.
La canagliflozine (Invokana°) a été autorisée dans le traitement des patients atteints de diabète de type 2. La canagliflozine, appartient au même groupe de médicaments que la dapagliflozine (Forxiga°), un médicament à dont la balance bénéfices-risque est défavorable dans le diabète de type 2.
Le dossier d'évaluation de la canagliflozine ne montre aucune preuve d'efficacité en prévention des complications du diabète et son effet sur la glycémie est modeste. Ses effets indésirables sont semblables à ceux de la dapagliflozine. Ils sont nombreux et parfois graves (infections urinaires et mycoses génitales, hypotensions artérielles, déshydratations, aggravations d'insuffisance rénale, interactions médicamenteuses). De plus, des doutes importants subsistent quant à un risque cardiovasculaire. Les données animales suggèrent un risque de cancer, ainsi que des troubles de la minéralisation osseuse, donc peut-être un risque augmenté de fracture.
La balance bénéfices-risques de la canagliflozine, tout comme celle de la dapagliflozine, est défavorable. Mieux vaut les écarter, leur évaluation n'apporte pas assez de garantie pour exposer pendant des années des patients diabétiques de type 2 à leurs effets indésirables. D'autres options sont préférables.
©Prescrire 1er octobre 2014
"Canagliflozine (Invokana°). Me-too de la trop dangereuse dapagliflozine" Rev Prescrire 2014 ; 34 (372) : 733-736. (pdf, réservé aux abonnés)
