Chez les hommes atteints d'un cancer de la prostate métastasé, le traitement de première ligne est la dépression androgénique (diminution de l'activité hormonale masculine) par ablation des testicules ou traitement médicamenteux. En cas d'aggravation du cancer, une chimiothérapie par traitement cytotoxique peut être proposée. En cas d'aggravation malgré ces premiers traitements, l'abiratérone par voie orale (Zytiga°) allonge d'environ 4 mois la survie globale. Elle expose notamment à des troubles hépatiques et à des troubles cardiaques.
L'enzalutamide (Xtandi°) a été comparé à un placebo dans un essai clinique de bonne qualité méthodologique mené chez près de 1 200 patients atteints d'un cancer de la prostate métastasé s'aggravant malgré une dépression androgénique et une chimiothérapie cytotoxique. Le gain de survie a été d'environ 5 mois.
Selon une comparaison indirecte, l'enzalutamide ne semble pas avoir une balance bénéfices-risques meilleure que celle de l'abiratérone. L'enzalutamide partage en partie le profil d'effets indésirables des anti-androgènes (bouffées de chaleur, diarrhées, céphalées, hypertensions) et expose à des convulsions chez les patients à risque, ainsi qu'à de nombreuses interactions médicamenteuses.
L'enzalutamide est une éventuelle alternative à l'abiratérone, notamment chez les patients atteints de troubles cardiaques ou hépatiques, à condition de prendre en compte les risques de convulsions et d'interactions médicamenteuses.
©Prescrire 1er mai 2014
"Enzalutamide (Xtandi°). Une alternative à l'abiratérone, après échec du docétaxel" Rev Prescrire 2014 ; 34 (367) : 330-334. (pdf, réservé aux abonnés)