La vitamine D favorise l'absorption intestinale du calcium et la minéralisation osseuse. Quand la vitamine D sanguine diminue fortement, l'absorption intestinale de calcium diminue, ce qui entraîne une déminéralisation osseuse.
En France, les dosages sanguins pour mesurer la concentration de vitamine D dans le sang sont devenus fréquents, et ont augmenté en volume d'environ 70 % entre 2010 et 2011. Ces dosages visent à rechercher une insuffisance ou un déficit en vitamine D. Selon certaines normes, environ un milliard d'êtres humains et 80 % des français auraient un déficit ou une insuffisance en vitamine D... En fait, en 2013, il n'y a pas de consensus international sur les valeurs normales de la concentration sanguine de vitamine D. Ces normes ont été établies sur les bases de données biochimiques, statistiques et épidémiologiques qui ne prouvent pas l'intérêt de ces dosages pour les patients.
Les essais cliniques réalisés sont en faveur d'une prévention modeste des chutes et des fractures par la vitamine D (souvent associée à du calcium) chez certaines personnes âgées de plus de 65 ans, quel que soit le dosage de vitamine D dans le sang. Cet effet préventif n'est pas démontré chez des adultes jeunes. Ces bénéfices sont à mettre en balance avec les effets indésirables des surdoses en vitamine D, même si ces surdoses sont rares, notamment l'hypercalcémie et ses complications, en particulier les lithiases rénales.
Indépendamment de la concentration sanguine en vitamine D, l'association de calcium et de vitamine D est utile chez les patients au moins septuagénaires vivant en institution, en prévention de fractures liées à une déminéralisation osseuse.
©Prescrire 1er juin 2013
""Insuffisance" en vitamine D chez les adultes" Rev Prescrire 2013 ; 33 (356) : 435-438. (pdf, réservé aux abonnés)