Lors d'un rapport sexuel avec pénétration, pour éviter la transmission du virus HIV, l'utilisation systématique d'un préservatif est le moyen préventif de référence. Le traitement du partenaire déjà infecté contribue à réduire la transmission.
L'emploi de l'association emtricitabine + ténofovir (Truvada°) a été autorisé aux États-Unis pour la prévention cette transmission chez les adultes considérés à risque élevé, en complément des autres mesures.
Le dossier d'évaluation clinique de l'association emtricitabine + ténofovir dans cette situation est centré sur des essais qui ont montré une diminution du risque d'environ de moitié, en situation à risque très élevé (environ 2 à 4 infections pour 100 adultes par an), avec environ 1 à 2 infections en moins pour 100 adultes traités pendant un an.
Ces antirétroviraux ont un profil d'effets indésirables commun, constitué de troubles digestifs (diarrhées, nausées-vomissements, anorexies), pancréatites, hépatites, etc.
L'emtricitabine expose à des hyperpigmentations de la peau, à des prurits, à des rêves anormaux, des insomnies, des asthénies, des sensations vertigineuses. Le ténofovir provoque parfois des insuffisances rénales.
En Europe de l'ouest, les niveaux de risque d'infection par le HIV sont rarement aussi élevés que dans les essais réalisés avec Truvada°. Certaines personnes s'exposent cependant à un risque élevé, au sein d'un couple où une personne est séropositive ou par des pratiques à risque sans prévention par préservatif. Cela justifie de poursuivre l'évaluation à long terme de ce médicament en prévention.
En pratique, une utilisation optimale du préservatif est un moyen plus efficace pour prévenir la transmission sexuelle du HIV.
©Prescrire 1er mai 2013
"Emtricitabine + ténofovir (Truvada°) en prévention de la transmission du HIV" Rev Prescrire 2013 ; 33 (355) : 335-339. (pdf, réservé aux abonnés)