Lors de l'entrée ou de la sortie de l'hôpital d'un patient, la continuité des soins nécessite une transmission d'informations entre soignants. Des erreurs dans cette transmission sont fréquentes, et les conséquences parfois graves : prolongation d'hospitalisation, réhospitalisation précoce, voire décès.
Une enquête effectuée par le Centre fédéral d'expertise des soins de santé belge a montré que les sources d’erreurs sont multiples et surtout liées à des omissions et des imprécisions concernant la prise de médicaments. De nombreuses causes ont été mises en évidence : absence de support-type pour la transmission de l'information ; erreur ou oubli dans ce support ; défaut de tenue des historiques médicamenteux par les soignants de ville ; manque de lisibilité du support ; absence de signalisation de prise de médicaments sans ordonnance ou de compléments alimentaires, etc. ; absence de mention d'allergie et intolérance aux médicaments. Les retours d’informations ont été jugés insuffisants, souvent incomplets, tardifs et parfois discordants entre les différents services hospitaliers, notamment en cas de sortie de l'hôpital une veille de week-end ; il y a un plus grand risque de retard de contact avec le soignant et parfois dans l'approvisionnement en médicaments. Une autre cause d'erreur est la pléthore des médicaments dont les formes et les noms commerciaux diffèrent entre l'hôpital et la ville, nécessitant une substitution parfois source d'erreurs.
Une prise de conscience collective du problème est nécessaire, avec identification claire des responsabilités de chacun et avec la participation active des patients. L'utilisation d'un support standardisé de transmission des informations, l'inventaire de tous les traitements en cours et l'examen de leur pertinence, le recours à des dossiers médicaux informatisés et l'utilisation de la DCI (dénomination commune internationale), font partie des pistes visant à améliorer la continuité des traitements médicamenteux.
©Prescrire 1er août 2012
"S'informer mutuellement sur les traitements médicamenteux pour mieux soigner" Rev Prescrire 2012 ; 32 (346) : 592-595. (pdf, réservé aux abonnés)
