Les saignements de nez sont fréquents chez les enfants âgés de plus de 2 ans. Ils sont souvent sans cause évidente, ou dus à l'introduction d'un doigt dans le nez. Chez les enfants, les saignements de nez sont généralement bénins, c'est-à-dire qu'ils ne mettent pas en danger la vie de l'enfant et ne justifient pas d'examen spécialisé.
En l'absence de fracture et de traumatisme important, l'expérience amène à recommander un ensemble de gestes : faire moucher l'enfant, le faire asseoir et lui demander de pencher la tête en avant, l'inciter à ne pas avaler le sang et le cracher si besoin, assurer une compression en appuyant fermement l'aile du nez sur la cloison nasale. Mieux vaut assurer cette compression avec des gants, ou à défaut un linge propre. La compression est à maintenir en continu, 15 à 20 minutes, jusqu'à arrêt du saignement.
Aucune étude ne montre de manière probante l'efficacité de médicaments par voie orale ou locale, en comparaison avec une compression prolongée.
En cas de persistance du saignement ou de reprise immédiate après l'arrêt de la compression, une mèche de coton, parfois imbibée de vaseline, est parfois mise en place dans la cavité nasale afin d'effectuer une compression durable. D'autres dispositifs sont commercialisés, mais aucune étude ne montre une meilleure efficacité qu'une compression manuelle. En revanche, plusieurs complications ont été rapportées : malaises, hématomes, abcès, infections, etc.
La cautérisation du site de saignement consiste à réaliser une brûlure visant à réduire le risque de récidive après cicatrisation. Les résultats des études concernant la cautérisation sont peu probants. La cautérisation expose à des effets indésirables, surtout des brûlures. Le choix d'une cautérisation chimique est à décider avec les parents, et, quand cela est possible, avec les enfants.
©Prescrire 1er avril 2012
"Saignements de nez bénins chez les enfants. Compression nasale avant tout" Rev Prescrire 2012 ; 32 (342) : 281-284. (pdf, réservé aux abonnés)
