Le streptocoque B est la première cause d’infection bactérienne néonatale grave dans les pays riches. En France, en fin de grossesse, environ 10 % à 15 % des femmes enceintes sont porteuses du streptocoque B au niveau vaginal, sans signe clinique particulier.
La transmission au nouveau-né (en moyenne dans un tiers des cas) s’effectue lors de la rupture de la poche des eaux ou au moment de l’accouchement. Elle est le plus souvent sans conséquence. Cependant, dans les 7 premiers jours de vie, environ 3 % des enfants contaminés développent une infection grave précoce, notamment méningite, parfois mortelle ou laissant des séquelles.
Certaines situations sont à risque particulier d’infection néonatale : accouchement prématuré, rupture de membranes précoce, fièvre maternelle au cours de l’accouchement, etc. Dans ces cas, une antibiothérapie est à mettre en route, si possible après examens bactériologiques à la recherche d’un portage maternel de la bactérie. En dehors de ces situations, si un dépistage vaginal a mis en évidence un streptocoque B, l’utilité d’un antibiotique est à peser en regard du risque d’effets indésirables, notamment d’anaphylaxie (avec la pénicilline) dont les conséquences sont graves pour la mère et pour l’enfant. Lorsqu’un traitement antibiotique est jugé nécessaire, le choix sera fonction des antécédents d’allergie : pénicilline G ou pénicilline A, voire érythromycine ou clindamycine en cas d’allergie. En cas de risque d'infection faible, chez une femme allergique, l'absence d'antibiothérapie est aussi à envisager.
©Prescrire 1er octobre 2010
"Prévenir les infections néonatales à streptocoque B" Rev Prescrire 2010 ; 30 (324) : 761-767. (pdf, réservé aux abonnés)
