Depuis 1965, la trimétazidine (Vastarel° ou autre) est commercialisée dans des indications aussi variées que l’angor, les troubles visuels, auditifs et vertigineux, sans bénéfice clinique démontré pour les patients.
Dans son numéro de novembre, Prescrire s’interroge sur le maintien sur le marché de la trimétazidine, alors que l’on sait depuis plusieurs années que ses effets indésirables à type de syndromes parkinsoniens sont parfois graves.
De nouvelles données confirment l'importance de ces effets indésirables. Une équipe de Caen a rapporté chez un patient, une semaine après le début de la prise de trimétazidine pour troubles visuels, la survenue de mouvements anormaux, de troubles de la vigilance, d’impatience dans les jambes, d’hallucinations visuelles, de troubles de l’équilibre et de tremblements. L’ensemble de ces troubles a disparu après l’arrêt du traitement.
Le Centre régional de pharmacovigilance d’Amiens a analysé 10 observations de syndrome parkinsonien lié à la trimétazidine. Après arrêt du traitement, les troubles ont disparu chez 7 d’entre eux, mais chez les 3 autres patients, la régression a été partielle.
En l’absence de bénéfice démontré, rien ne justifie d’exposer des patients à de tels effets indésirables, surtout sans efficacité clinique tangible.
©Prescrire 1er novembre 2008
"Trimétazidine. Mouvements anormaux et hallucinations" Rev Prescrire 2008 ; 28 (301) : 828. Télécharger (pdf, 76 Ko)
