L'ostéoporose (déminéralisation généralisée des os) est fréquente chez les femmes ménopausées. Elle peut être sévère et se traduire par des fractures, notamment au niveau de la colonne vertébrale et du fémur. Chez les femmes ménopausées présentant une ostéoporose sévère, l’acide alendronique (Fosamax° ou autre) est le médicament de référence en prévention des fractures. Il permet de prévenir 1 fracture du col du fémur et 3 fractures vertébrales pour 100 patientes traitées pendant 3 ans. Cette modeste efficacité est à mettre en balance avec les effets indésirables, notamment lésions œsophagiennes, troubles oculaires, ostéonécroses (destruction osseuse irréversible) de la mâchoire, etc.
Dans son numéro de mai, Prescrire présente les résultats d’un essai mené chez plus de 1 000 femmes traitées par acide alendronique au-delà d'un traitement initial de 5 ans. Après 5 années supplémentaires, la prolongation du traitement n’a évité qu’environ 1 fracture vertébrale symptomatique pour 100 patientes traitées, sans éviter de fractures du col du fémur.
Avant de prolonger un traitement par acide alendronique en prévention des fractures osseuses chez des femmes ménopausées ayant une ostéoporose sévère, la minceur du bénéfice escompté est à mettre en balance avec les risques avérés d’effets indésirables parfois graves.
©Prescrire 1er mai 2008
"Prévention des fractures" Rev Prescrire 2008 ; 28 (295) : 373. Télécharger (pdf, 117 Ko).
