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Gestion des hôpitaux : pas comme une usine

La mission des hôpitaux ne se limite pas au soin technique.

Au cours des dernières années, on a assisté en France au passage d'un objectif d'équilibre des comptes hospitaliers à une exigence de rentabilité, et au recours à un outil exclusif d'allocation des moyens financiers, la tarification à l'activité ("T2A"). Dans son numéro de février, la revue Prescrire souligne que le Conseil consultatif national d'éthique s'oppose à cette dérive, pour des raisons éthiques, économiques, et sociales.
Les hôpitaux ont une fonction sociale fondamentale, en termes de service public accessible en permanence, et d'accès aux soins des plus démunis. Ils ont de nombreuses missions actuelles ou à développer qui ne relèvent pas seulement du soin technique, mais du "prendre soin". Or la tarification à l'activité ne valorise pas le "prendre soin", mais seulement le soin technique. Et la non-valorisation de ces activités tend logiquement à les exclure toujours un peu plus, par manque de temps et de moyens consacrés. Elle pousse à la fourniture de soins de qualité insuffisante, parce que déconnectés de la vie réelle des patients.
Parler avec le malade fait partie du soin. Gérer un hôpital comme n'importe quelle entreprise, réduire les frais de personnel pour financer des "innovations" techniques très coûteuses, tout cela a un coût sanitaire et social pour la population.

©Prescrire 1er février 2008

LIBRE "Hôpitaux : pas de gestion sans éthique" Rev Prescrire 2008 ; 28 (292) : 133. Télécharger (pdf, 73 Ko).