Dans le bilan 2007 du médicament publié par la revue Prescrire dans son numéro de février, les fausses nouveautés apparaissent majoritaires : associations à doses fixes de substances déjà connues, nouvelles formes pharmaceutiques "gadgets" de médicaments déjà existants ou anciens, nouveaux médicaments proches de médicaments déjà existants ("me too"), etc.
Les médicaments qui apportent un réel progrès pour les patients sont rares, et le nombre de médicaments à éviter, que les agences du médicament n'auraient pas dû autoriser, reste trop élevé.
En matière de protection des patients, les agences du médicament paraissent encore lentes et timorées face aux firmes. Les agences autorisent de plus en plus de médicaments sur la base d'informations insuffisantes, et demandent en contrepartie aux firmes de mettre en place des "plans de gestion des risques" après commercialisation. Cette attitude laisse les patients exposés à des médicaments qu'il vaudrait mieux ne pas utiliser.
En 2007, 3 médicaments seulement ont été retirés du marché pour des raisons de pharmacovigilance ; il reste encore sur le marché français un certain nombre d'autres médicaments à balance bénéfices-risques défavorable.Comme les années passées, les prix élevés des médicaments sont apparus déconnectés des progrès apportés aux patients.
Que ce soit auprès des professionnels de santé ou des patients, la promotion des firmes est de plus en plus envahissante et insidieuse.Au total, patients, citoyens et professionnels de santé ne peuvent faire confiance aux autorités de santé pour contenir les stratégies commerciales des firmes pharmaceutiques.
©Prescrire 1er février 2008
LIBRE "L'année 2007 du médicament : les politiques et les agences laissent la santé des populations aux mains des firmes" Rev Prescrire 2008 ; 28 (292) : 134-140. Télécharger (pdf, 176 Ko).
