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Automédication : une deuxième vie non justifiée pour des médicaments sans efficacité démontrée

Il est logique que les médicaments sans efficacité démontrée ne soient pas remboursés par l'assurance maladie. Il n'est pas logique de promouvoir l'achat de ces médicaments par le grand public, au prétexte de développer l'"automédication".

Début 2006 et début 2007, le taux de remboursement de plus de 150 médicaments, dont le "service médical rendu" (intérêt thérapeutique) avait été jugé insuffisant par les autorités sanitaires, avait été baissé à 15 %. Dans son numéro de janvier, la revue Prescrire souligne que ce taux, inventé à cette occasion, permettait hypocritement de maintenir un remboursement pour des médicaments sans efficacité démontrée, voire à balance bénéfices-risques défavorable. Il s'agissait notamment des veinotoniques et de certains vasodilatateurs.
La revue Prescrire considère que l'arrêt total de prise en charge de ces médicaments par l'assurance maladie à partir du 1er janvier 2008 est cohérente, quoique tardive. Mais ce déremboursement est l'occasion pour certaines firmes de promouvoir leurs médicaments à service médical rendu insuffisant directement auprès du grand public.
Et le projet du gouvernement d'autoriser l'accès direct des patients à certains médicaments dits d'automédication, va aussi dans le sens de l'intérêt des firmes. Pour ces dernières, mieux vaut que les patients ne demandent pas l'avis d'un médecin ou d'un pharmacien sur les médicaments à service médical rendu insuffisant, et fassent plutôt confiance à la publicité !

©Prescrire 1er janvier 2008

"Déremboursements post-réévaluation (suite)" Rev Prescrire 2008 ; 28 (291) : 13. Télécharger (pdf, 105 Ko).