Chez les patients ayant une dépendance physique à l'alcool qui cessent de boire, un syndrome de sevrage alcoolique peut survenir 6 à 12 heures après la dernière prise d'alcool. Il évolue en général spontanément vers la guérison en une semaine. Des formes sévères peuvent survenir, avec crises convulsives généralisées, hallucinations et delirium tremens parfois mortel. Dans son numéro de septembre, la revue Prescrire précise qu'il est possible d'éviter l'apparition de ces formes sévères.
De nombreux patients alcoolodépendants sont capables d'arrêter leur consommation d'alcool sans intervention médicale ou médicamenteuse. Pour la prévention du syndrome de sevrage, une écoute et un dialogue de qualité du médecin avec le patient s'avèrent parfois suffisants. Les principaux facteurs de survenue des formes sévères sont à rechercher (consommation forte et ancienne, etc.) ainsi que l'apparition de certains symptômes évocateurs (agitation, sueurs, etc.). Si nécessaire, les benzodiazépines par voie orale, sur une période de 7 jours maximum, sont les médicaments les mieux évalués en prévention des formes sévères de sevrage, en particulier du risque de convulsions. De nombreux autres médicaments proposés dans le sevrage alcoolique s'avèrent peu efficaces, à balance bénéfices-risques défavorable, voire dangereux. Une supplémentation en vitamine B1 est parfois nécessaire.
Le sevrage est possible en ambulatoire avec l'aide de l'entourage pour les patients à faible risque de forme sévère. Mieux vaut surveiller les autres patients à l'hôpital.
©Prescrire 1er septembre 2006
"Le syndrome de sevrage alcoolique" Rev Prescrire 2006 ; 26 (275) : 592-601. Télécharger (pdf, 180 Ko).
