En France, les médecins se singularisent par la forte proportion de médicaments qu'ils prescrivent (comparés aux médecins allemands par exemple). Les comptes de la Sécurité sociale montrent ainsi que les médicaments commercialisés depuis moins de 5 ans représentent le quart des dépenses pharmaceutiques annuelles. Or les médicaments récents, plus chers que les anciens, ne sont pas forcément plus efficaces ni moins à risques, loin s'en faut.
Dans son numéro de septembre, la revue Prescrire commente plusieurs études qui montrent la grande efficacité de la publicité pharmaceutique (visite médicale, encarts publicitaires, etc.) sur la prescription de médicaments récents. Le nombre de médicaments récents prescrits est ainsi parallèle aux dépenses publicitaires des firmes et au nombre d'encarts publicitaires dans les journaux médicaux par exemple.
La revue Prescrire (revue de formation permanente sans publicité, faut-il le rappeler) reconnaît que d'autres facteurs influencent la prescription médicale. Mais les firmes ne dépenseraient pas autant d'argent en publicité (2 milliards d'euros en France en 2001) si celle-ci n'était pas efficace.
Une matière à réflexion pour les autorités françaises qui acceptent les prix très élevés des nouveaux médicaments demandés par les firmes pharmaceutiques, et leur permettent ainsi d'investir massivement en publicité.
©Prescrire 1er septembre 2005
"La promotion, facteur essentiel de prescription des médicaments récents" Rev Prescrire 2005 ; 25 (264) : 623-624. Télécharger (pdf, 100 Ko).
