La plupart des rhinopharyngites aiguës sont d'origine virale et ne doivent pas être traitées par des antibiotiques, mais seulement les complications bactériennes. Or une rhinopharyngite aiguë sur deux donne lieu à une prescription d'antibiotiques en France.
Dans son numéro de mai, la revue Prescrire se fait l'écho d'une étude de la prescription d'antibiotiques en France dans les cas de rhinopharyngite aiguë. L'Institut de recherche et documentation en économie de la santé (Irdes) a analysé plus de 250 000 consultations effectuées par près de 800 médecins.
Parmi les différents facteurs étudiés, l'Irdes a observé des différences de comportement de prescription selon diverses typologies de médecins. Il ressort notamment que les médecins qui ont déclaré recevoir en moyenne moins de 10 visiteurs médicaux par mois ont prescrit moins d'antibiotiques que les autres. Les médecins qui suivaient des séances de formation médicale permanente ont moins prescrit d'antibiotiques dans les rhinopharyngites aiguës.
La visite médicale est très logiquement au service des ventes, et non au service de la formation aux soins de qualité. Les professionnels de santé ont intérêt à s'engager dans des formations indépendantes, et à dire "non merci" au financement de leur "formation" par les firmes pharmaceutiques.
©Prescrire 1er mai 2005
LIBRE "Prescriptions sous influence" Rev Prescrire 2005 ; 25 (261) : 379. Télécharger (pdf, 80 Ko).