Dans son numéro d'avril, la revue Prescrire commente de nouvelles données qui confirment les risques cardiovasculaires du rofécoxib (Vioxx°, retiré du marché en 2004), mais aussi d'autres médicaments de la famille des anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) dite des coxibs. Ainsi deux essais ont comparé, d'une part le rofécoxib au placebo, pendant 3 ans chez plus de 2 500 patients et, d'autre part le célécoxib au placebo, chez plus de 2 000 patients. Ces essais ont confirmé une incidence plus élevée de thromboses et d'insuffisances cardiaques sous coxib. Dans deux essais contre placebo dans la maladie d'Alzheimer, le rofécoxib a doublé la mortalité.
Si les risques cardiovasculaires des coxibs sont de plus en plus confirmés, y compris des risques mortels, la supériorité de ces anti-inflammatoires par rapport aux AINS classiques en termes d'efficacité et d'effets indésirables gastro-duodénaux n'est toujours pas prouvée.
Les agences européenne et française du médicament ont pourtant choisi de laisser les ventes continuer et de laisser passer les intérêts des industriels avant la santé publique. Des contre-indications et des mises en garde chez certains patients présentant des pathologies cardiovasculaires ont seulement été rajoutées pour les coxibs toujours sur le marché (en France, principalement le célécoxib, alias Celebrex°).
On dispose d'autres anti-inflammatoires dans les mêmes indications, qui sont efficaces et présentent globalement moins d'effets indésirables potentiellement graves.
Voir les nombreux textes sur les coxibs sur www.prescrire.org.
©Prescrire 1er avril 2005
"Coxibs (suite) : demi-mesures et maintien sur le marché
" Rev Prescrire 2005 ; 25 (260) : 281. Télécharger (pdf, 79 Ko).