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Médicaments : ce que veut dire la liberté des prix

Aux États-Unis, une firme a augmenté par cinq le prix d'un médicament, en toute légalité.

Aux États-Unis d'Amérique, le prix des médicaments est libre. Les firmes peuvent donc fixer le prix qu'elles veulent au moment de la mise sur le marché, puis le modifier ensuite à tout moment. Dans son numéro de mars, la revue Prescrire présente le cas d'une augmentation de prix qui a fait beaucoup de bruit aux États-Unis en 2004.
En décembre 2003, la firme Abbott a augmenté le prix de Norvir° (ritonavir) de 400 % aux États-Unis, un médicament souvent utilisé avec d'autres inhibiteurs de la protéase du HIV (dont le ritonavir augmente l'efficacité), dans le traitement contre le sida. L'association fixe d'inhibiteurs de la protéase ritonavir + lopinavir (Kaletra°), de la même firme Abbott, se retrouve désormais moins chère que les associations des inhibiteurs de la protéase du HIV de ses concurrents + Norvir°.
Cette augmentation considérable de prix a provoqué un tollé aux États-Unis et dans le monde. Certains craignent notamment que les firmes pharmaceutiques ne soient dissuadées de développer de nouveaux inhibiteurs de la protéase du HIV, dont le marché est désormais contrôlé par la firme Abbott.
Plusieurs plaintes ont été déposées contre la firme Abbott.
Finalement, au cours de l'année 2004, les plaintes ont été déboutées ou retirées, car, sur le fond, l'augmentation du prix de Norvir° n'est pas condamnable aux États-Unis : elle est une conséquence du principe de liberté des prix dans ce pays.
Un exemple à méditer par tous ceux qui préconisent une telle liberté en Europe.

©Prescrire 1er mars 2005

LIBRE "Le prix de la liberté des prix des médicaments : l'exemple de Norvir° aux États-Unis" Rev Prescrire 2005 ; 25 (259) : 221-222. Télécharger (pdf, 141 Ko).