Dans son numéro de juin, la revue Prescrire fait le point sur le rapport bénéfices-risques des différents traitements proposés pour soulager les douleurs de l'angine aiguë.
Dans la majorité des cas, l'angine évolue spontanément de manière favorable en 3 à 4 jours. Le traitement de l'angine vise essentiellement à soulager le patient (douleur, fièvre) pendant ce temps. Le paracétamol par voie orale est le traitement de référence des maux de gorge de l'adulte et de l'enfant, en raison de son efficacité sur la fièvre et la douleur et de ses rares effets indésirables habituellement sans gravité. L'ibuprofène est une alternative au paracétamol. Les autres AINS ont une balance bénéfices-risques moins bien établie dans l'angine aiguë. Un anesthésique local peut être utile chez le grand enfant et l'adulte.
L'humidification de la muqueuse buccale, grâce à des confiseries et boissons fréquentes, a un effet antalgique transitoire, du même ordre que celui de médicaments locaux qui associent souvent plusieurs principes actifs, exposant à des effets indésirables.
La balance bénéfices-risques des autres traitements n'est pas nettement positive. Les suppositoires exposent à un risque d'altération locale de la muqueuse rectale, et agissent plus lentement que les médicaments par voie orale. Les corticoïdes exposent à un risque de complications parfois graves pour une efficacité modeste ; ils n'ont pas leur place dans l'angine aiguë.
©Prescrire 1er juin 2004
"Diagnostic et traitement des angines aiguës" Rev Prescrire 2004 ; 24 (251) : 443-449. Télécharger (pdf, 154 Ko).
