En 2002, l'essai américain WHI avait déjà montré chez 16 000 femmes ménopausées qu'un traitement hormonal était associé à un risque accru d'événements cardiovasculaires graves et de cancer du sein. Ces données reposaient sur l'évaluation d'un traitement estroprogestatif non commercialisé en France. La revue Prescrire avait alors appelé à l'évaluation des traitements les plus courants utilisés en France.
Dans son numéro de janvier, la revue Prescrire publie une synthèse des analyses complémentaires de l'essai WHI, qui confirment le risque accru de cancer du sein de stade avancé. Chez les femmes traitées, un risque accru de démence a aussi été constaté. La prise prolongée d'un traitement s'est révélée un facteur de risque d'accident vasculaire cérébral. Les données européennes publiées en 2003, sur tous types d'associations estroprogestatives, confirment les résultats de l'essai WHI.
L'utilité du traitement hormonal de la ménopause en cas de symptômes de carence en estrogènes est établie, ainsi que dans la prévention des fractures ostéoporotiques. Mais la revue Prescrire recommande de bien informer les femmes des risques de ce traitement. La décision de traiter doit être prise au cas par cas, l'intérêt du traitement doit être régulièrement rediscuté, sous surveillance attentive des seins et de l'appareil cardiovasculaire. La balance bénéfices-risques des traitements hormonaux les plus courants en France reste mal connue.
©Prescrire 1er janvier 2004
"Hormonothérapie substitutive de la ménopause (suite)" Rev Prescrire 2004 ; 24 (246) : 25-28. Télécharger (pdf, 155 Ko).