L'obésité est définie par un indice de masse corporelle (IMC = poids en kg divisé par le carré de la taille en mètre) supérieur à 30 kg/m2. Lorsque l'IMC est supérieur à 40 kg/m2, on parle d'obésité morbide. L'obésité morbide est associée à un fort risque de diabète de type 2, de troubles lipidiques, d'hypertension artérielle, de pathologies cardiovasculaires, de certains cancers, de troubles ostéoarticulaires, de troubles respiratoires, etc.
Pour traiter l'obésité morbide, trois techniques chirurgicales principales sont actuellement proposées en France : l'anneau de gastroplastie ajustable, la gastroplastie verticale calibrée, le court-circuit gastrique. Les deux premières techniques restreignent la capacité gastrique et donc la capacité d'ingestion, tandis que la dernière entraîne aussi une digestion incomplète.
La chirurgie entraîne en général une perte de plusieurs dizaines de kilos. Le bénéfice semble se prolonger plus de 5 ans, avec diminution du nombre de cas de diabète et d'hypertension artérielle.
Néanmoins, comme le rappelle la revue Prescrire dans son numéro d'avril, la chirurgie gastrique de l'obésité n'est pas un traitement anodin. La mortalité post-opératoire est comprise entre 0,1 % et 0,5 % dans le mois qui suit l'intervention. Les effets indésirables digestifs, métaboliques et fonctionnels, sont importants. Cette chirurgie impose des contraintes quotidiennes après l'opération sur le plan alimentaire (faible volume, nourriture semi-liquide, etc.).
En pratique, la chirurgie gastrique ne doit donc être considérée qu'en cas de réelle obésité morbide, en l'absence de contre-indications, et après avoir organisé un suivi prolongé, en particulier diététique.
©Prescrire 1er avril 2003
"Chirurgie gastrique de l'obésité morbide" Rev Prescrire 2003 ; 23 (238) : 294-298. Télécharger (pdf, 180 Ko).
