Dans son numéro de novembre, Prescrire tire la sonnette d’alarme devant les résultats préoccupants de plusieurs enquêtes montrant l’exposition de femmes enceintes à des médicaments présentant des risques pour l’enfant à naitre.
L’usage de nombreux médicaments s’est banalisé. Il faut cependant rappeler que certains d’entre eux peuvent exposer la mère et l’enfant à naître à des effets indésirables très graves. Parmi ces médicaments, certains anti-hypertenseurs (les inhibiteurs de l’enzyme de conversion (IEC) et les antagonistes des récepteurs de l’angiotensine II (alias sartans)) exposent l’enfant à naître à des troubles graves, surtout s’ils sont administrés au cours des deuxième et troisième trimestres de grossesse : troubles graves des reins, malformations, etc.
Les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) exposent à des risques de fausse couche, de malformations, d’anomalies cardio-pulmonaires et rénales.
L’isotrétinoïne, un médicament commercialisé dans l’acné, est tératogène : un quart des enfants exposés naissent malformés, avec des atteintes du crâne et de la face, du cœur et du système nerveux.
Ces risques sont connus depuis longtemps ; mais plusieurs enquêtes confirment malheureusement que des femmes sont exposées à ces médicaments au cours de leur grossesse.
La lutte contre la banalisation de la médicamentation reste d’actualité. Les médicaments notoirement dangereux pendant la grossesse sont à repérer, afin d’éviter d’exposer les enfants à naitre à des risques graves.
©Prescrire 1er novembre 2009
"AINS, IEC, sartans, isotrétinoïne : encore trop de grossesses exposées" Rev Prescrire 2009 ; 29 (313) :831