Revue Prescrire, article en une, tramadol juillet 2003
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Les antalgiques opiacés faibles :
un intérêt modéré pour la pratique
 
Si l'on excepte les douleurs suffisamment intenses pour justifier d'emblée le recours à la morphine, le principal problème qui se pose en pratique est de choisir entre un antalgique non opiacé, ou une association de deux antalgiques non opiacés, ou une association antalgique non opiacé + opiacé faible.
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Syndrome de sevrage et dépendance : le tramadol aussi

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Paracétamol + tramadol (Ixprim°, Zaldiar°)  : pas de progrès contre la douleur
Rev Prescr 2003 ; 23 (241) : 489-491.
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Les antalgiques opiacés faibles : un intérêt modéré pour la pratique
Rev Prescr 2003 ; 23 (241) : 527-531.
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Tramadol : un antalgique opiacé à ne pas banaliser
Itinéraire mis à jour le 15 juillet 2003 (10 articles)
Pour traiter les douleurs légères à modérées, les antalgiques de première ligne sont les antalgiques non opiacés : paracétamol, anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS).

La codéine, le dextropropoxyphène et le tramadol sont des opiacés faibles, souvent associés au paracétamol dans des associations à doses fixes, dans le but d'en renforcer l'effet antalgique.

Ces associations d'antalgiques n'ont été évaluées que dans quelques pathologies douloureuses aiguës ou chroniques. Les critères d'évaluation utilisés dans les essais sont davantage conçus pour mettre en évidence des différences statistiques que des différences cliniques tangibles pour les patients.

En pratique, il vaut mieux différencier les douleurs aiguës et les douleurs chroniques.

Pour les douleurs aiguës, les méta-analyses disponibles confirment que le choix le plus cohérent en première ligne est le paracétamol, ou, si nécessaire, l'ibuprofène, un AINS. La préférence est donnée au paracétamol dans la majorité des cas (lombalgies aiguës par exemple), et à l'AINS quand sa plus grand efficacité est établie ou quand la composante inflammatoire paraît importante (chirurgie dentaire, dysménorrhée). Mais il faut également tenir compte du risque hémorragique, accru sous AINS.

L'association paracétamol + codéine augmente peu l'effet antalgique du paracétamol, au prix d'effets indésirables plus importants. Les associations paracétamol + dextropropoxyphène et paracétamol + tramadol ont encore moins d'intérêt.

Les quelques essais disponibles ne démontrent pas formellement que l'association du paracétamol à un AINS soit plus efficace que chacune de ses composantes en monothérapie, alors que les effets indésirables s'ajoutent.

Dans les douleurs chroniques non cancéreuses, à type de lombalgie ou due à l'arthrose de hanche, le traitement de première ligne est également le paracétamol. Les AINS n'ont pas d'avantage démontré. Nous n'avons pas trouvé d'évaluation comparative de l'association paracétamol + AINS. Les associations paracétamol + opiacé faible ont été insuffisamment étudiées dans cette situation. Elles ne constituent que des recours de deuxième ligne.

©La revue Prescrire 15 juillet 2003
Rev Prescr 2003 ; 23 (241) : 527-531.