Revue Prescrire, article en une, Sevrage tabagique : éviter la varénicline, septembre 2008
Prescrire  Accueil 
 
Article en Une - Archive
Sevrage tabagique : éviter la varénicline
   
Le premier essai comparatif varénicline versus substituts nicotiniques publié confirme que la varénicline n'est pas véritablement plus efficace, mais provoque des nausées chez un tiers des patients.
Pour en savoir plus
 


Sevrage tabagique : éviter la varénicline
Rev Prescrire 2008 ; 28 (299) : 694.
Réservé aux abonnés
Cliquez ici

Varénicline (Champix°) : les notifications d'effets indésirables s'accumulent
Accès libre
Cliquez ici

Sevrage tabagique
Mini-Dossier Prescrire

Accès libre
Cliquez ici

Pour aider les patients à réussir un sevrage tabagique, lorsqu’un médicament est jugé utile la préférence va, faute de mieux, aux substituts nicotiniques. Leur efficacité est modeste, mais leur profil d’effets indésirables est acceptable (lire dans ce n° p. 678-679) (1,2). Malgré des effets indésirables nombreux (troubles digestifs, troubles neuropsychiques), et parfois graves (troubles du rythme cardiaque, infarctus du myocarde), la varénicline est proposée pour le sevrage tabagique. Elle n’avait pas été comparée jusque-là aux substituts nicotiniques.

On dispose maintenant d’un essai randomisé, publié en 2008, financé par la firme Pfizer qui commercialise la varénicline.

Durant le suivi, environ 20 % des participants des deux groupes ont arrêté le traitement. Les nausées ont été l’effet indésirable le plus fréquent, surtout avec la varénicline : 37,2 % avec la varénicline versus 9,7 % avec la nicotine.

À 4 semaines, l’abstinence tabagique a été rapportée par 56 % des participants recevant la varénicline versus 43 % dans le groupe nicotine (p<0,001). Les taux d’abstinents n’ont pas été statistiquement différents ensuite. À 24 semaines, on dénombrait environ 30 % d’abstinents et à 52 semaines environ 23 %.

En pratique, cet essai confirme que la varénicline n’est pas véritablement plus efficace que les substituts nicotiniques dans l’aide au sevrage tabagique, mais provoque plus des nausées. Par ailleurs, des effets indésirables rares mais parfois graves sont liés au traitement par varénicline. Autant s’en dispenser.

©Prescrire 1er septembre 2008
Rev Prescrire 2008 ; 28 (299) : 694.

_________
Références
1- Prescrire Rédaction “Idées-Forces Prescrire. Sevrage tabagique” mise à jour octobre 2007, site www.prescrire.org ; 6 pages.
2- Prescrire Rédaction “19-5. Patients en cours de sevrage tabagique” Rev Prescrire 2007 ; 27 (290 suppl. interactions médicamenteuses).
3- Aubin HJ et coll. “Varenicline versus transdermal nicotine patch for smoking cessation : results from a randomised, open-label trial” Thorax 2008 ; 63 : 717-724 (publié en ligne le 8 février 2008).