La rosuvastatine,
une statine commercialisée en France en 2004, n'a pas été
évaluée sur des critères cliniques de morbimortalité.
Lors de son évaluation clinique, ses effets indésirables semblaient
du même ordre que ceux observés avec les autres statines. Il s'y
ajoutait des incertitudes sur des effets indésirables rénaux, avec
notamment des protéinuries doses-dépendantes. On ne savait pas non
plus si le risque de rhabdomyolyse était quantitativement différent.
Un
bilan des effets indésirables notifiés à la FDA a montré,
fin 2004, un taux de notifications d'effets indésirables rénaux
et musculaires plus élevé avec la rosuvastatine qu'avec les autres
statines actuellement disponibles sur le marché.
Les
agences européenne et étatsunienne ont analysé leurs données
et émis des mises en garde sans rendre publiques les données sur
lesquelles elles se sont appuyées. Ceci s'avère particulièrement
regrettable pour un médicament largement utilisé, appartenant à
une classe médicamenteuse aux risques particuliers, et dont le dossier
initial laissait des incertitudes. Les professionnels de santé et le public
devraient pouvoir disposer de données plus précises sur la rosuvastatine.
En pratique, mieux vaut
s'en tenir aux statines les mieux évaluées cliniquement : simvastatine
et pravastatine.
©La revue Prescrire 1er août
2006 Rev Prescrire 2006 ; 26 (274) : 504-505. |