Les seringues pour
administration orale graduées en kg de poids du patient paraissent commodes
à utiliser, mais au prix d'inconvénients majeurs : induction
de prescriptions automatiques en kg de poids ; oubli de la notion de dose pondérale
prescrite, dispensée par les soignants et administrée par les parents
; risque de surdose, comme dans le cas de Primalan°. Ces seringues sont aujourd'hui
nombreuses dans les conditionnements des spécialités pour usage
pédiatrique.
Ainsi,
les spécialités à base de dompéridone sous forme buvable
présentées ce mois-ci (Copies du mois) sont accompagnées
de seringues graduées en kg de poids de l'enfant. Chaque graduation correspond
à 0,25 mg de dompéridone. Le résumé des caractéristiques
de ces spécialités préconise une dose par prise de 0,25 mg/kg
à 0,50 mg/kg. Et la notice recommande "une dose correspondant au poids
de l'enfant par prise" ou "deux doses correspondant au poids de l'enfant"
3 à 4 fois par jour. De quoi susciter des incompréhensions. De surcroît,
ces seringues ont des limites de graduation souvent inférieures au poids
des enfants les plus lourds, ce qui implique alors plusieurs seringues 3 à
4 fois par jour.
Autre
exemple, cité par un abonné, les graduations en kg de poids de l'enfant
des seringues accompagnant les spécialités à base d'ibuprofène
buvable : elles correspondent à des quantités pondérales
de substance active différentes selon les spécialités.
Les
agences du médicament, peu attentives au conditionnement, n'ont guère,
jusqu'à présent, incité les firmes à faire mieux.
Le cas Primalan° devrait décider l'Agence française à
agir.
©La revue Prescrire 1er juin 2006 Rev
Prescrire 2006 ; 26 (273) : 419. |