Revue Prescrire, article en une, position sante mentale janvier 2007
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Santé mentale
 
L'accent mis aujourd'hui sur la santé mentale ne doit pas être l'occasion de tout médicaliser et de proposer des médicaments insuffisamment évalués.
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prégabaline (Lyrica°)
Anxiété généralisée : en rester à une benzodiazépine
Rev Prescrire 2007 ; 27 (279) : 5-6.
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escitalopram (Seroplex°)
Anxiété généralisée : encore l'échec d'un IRS
Rev Prescrire 2007 ; 27 (279) : 6.
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sertindole (Serdolect°)
Un neuroleptique dit "atypique" de plus, qui allonge l'intervalle QT
Rev Prescrire 2007 ; 27 (279) : 9.
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Selon un rapport adopté par le Parlement européen en septembre 2006, un citoyen de l'Union sur quatre connaîtrait « au moins un épisode important de mauvaise santé mentale au cours de sa vie » (1). De tels chiffres alarmants abondent dans ce document qui avance ainsi que plus de 18 millions de personnes, de 18 à 65 ans, souffrent à une période donnée d'une grave "dépression" (1).

D'autres chiffres inquiétants sont diffusés sur des sites internet, notamment de firmes qui vendent des psychotropes. Ainsi le site www.lilly.fr présente les troubles bipolaires comme « la 6e cause de handicap dans le monde » (2).

Si ces données sont discutables, la souffrance de certains patients est bien réelle. Mais elle ne doit pas faire gober n'importe quel remède. Dans le domaine du médicament psychotrope, on constate que les nouveautés apportent bien peu de progrès pour les patients. Ainsi dans le numéro de janvier 2007 de la revue Prescrire, la prégabaline, un antiépileptique (Lyrica°) et l'escitalopram, un antidépresseur (Seroplex°) proposés pour traiter l'"anxiété généralisée", n'apportent pas de progrès. Pire, le sertindole (Serdolect°), un neuroleptique atypique proposé pour traiter la schizophrénie, n'apporte pas de progrès en termes d'efficacité ; de surcroît il provoque plus souvent que d'autres neuroleptiques, des troubles du rythme cardiaque parfois graves, en plus des effets indésirables classiques des neuroleptiques.

Il est bienvenu que la Commission européenne s'intéresse aux grands sujets tels que la santé mentale, mais elle doit agir dans l'intérêt premier des patients, et pas au service des marchands de médicaments inappropriés. À suivre.

©La revue Prescrire 1er janvier 2007
Rev Prescrire 2007 ; 27 (279) : 4.

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Références
1- Commission européenne - Communiqué de presse "Pour une stratégie ambitieuse en matière de santé mentale" 6 septembre 2006. Site internet http://www.europarl.europa.eu consulté le 17 novembre 2006 : 2 pages.
2- "Les chiffres clés des troubles bipolaires" Site internet http://www.lilly.fr consulté le 17 novembre 2006 : 1 page.