Revue Prescrire, article en une, médicaments : prix artificiels décembre 2005
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Médicaments : prix artificiels
 
En accordant aux firmes des prix de vente déconnectés des réalités, au mépris de l'intérêt général, les autorités dites "de santé" se disqualifient toujours plus.
Pour en savoir plus
 


éplérénone (Inspra°)
Infarctus récent avec insuffisance cardiaque : un me too de la spironolactone

Rev Prescrire 2005 ; 25 (267) : 805-809
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éplérénone (Inspra°) vu d'ailleurs
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trastuzumab (Herceptin°)
Rev Prescrire 2005 ; 25 (267) : 814
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"Prix des médicaments : la folle envolée"
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L'éplérénone (Inspra°), un simple me too de la spironolactone (Aldactone° ou autre), est commercialisée pour certains patients atteints d'insuffisance cardiaque après infarctus. En fait, dans l'insuffisance cardiaque chronique, la spironolactone a une efficacité démontrée.

Dans la situation particulière du premier mois "post infarctus", son évaluation est peu étoffée, mais une efficacité du même ordre est très vraisemblable. C'est précisément dans cette situation que la firme, qui commercialise les deux substances, a choisi de développer l'éplérénone, en la comparant au placebo mais pas à la spironolactone. Par ce biais, le me too est devenu mieux évalué que la substance de référence, dans cette sous-indication. Le coup semble rentable, au prix accordé par les pouvoirs publics : 2,51 euros par jour avec l'éplérénone, contre 0,29 euros avec la spironolactone.

Autre exemple de prix coupé de la réalité : celui du trastuzumab (Herceptin°). Le prix élevé accordé de fait au départ à ce cytotoxique indiqué en recours dans des situations particulières pouvait paraître acceptable. Aujourd'hui, les indications ont été élargies, et l'utilisation hors AMM en adjuvant est largement pratiquée et tolérée en dépit des questions en suspens. Le nombre de patientes traitées augmente considérablement. Mais le prix ne baisse pas : environ 2 600,00 euros par mois.

Si les prix accordés correspondaient à des efforts d'évaluation pertinente des médicaments, s'ils étaient réajustés en fonction du nombre de patients traités, l'allocation des moyens financiers collectifs retrouverait un peu de cohérence et d'efficacité en termes de santé publique.

© La revue Prescrire 15 décembre 2005
Rev Prescrire 2005 ; 25 (267) : 804.