Revue Prescrire, article en une, Pour qui travaille-t-on ? , août 2008
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Pour qui travaille-t-on ?
   
Pour qui travaille-t-on ? De qui défend-on les intérêts ? Face à la pression médiatique, publicitaire, administrative, les soignants ont tout à gagner en se posant souvent ces questions…
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Pour qui travaille-t-on ?
Rev Prescrire 2008 ; 28 (298) : 566.
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Fonder les décisions
de soins sur du solide

Numéro spécial,
août 2008
Sommaire

Imaginez quelques instants que vous soyez un industriel du médicament. Votre souci permanent serait alors la courbe de vos ventes, le développement de vos parts de marché, l'obtention rapide et au moindre coût des nécessaires autorisations de commercialisation et, in fine, l'augmentation de votre bénéfice.

Revenez maintenant à la réalité : vous êtes un soignant, payé par vos patients-clients (ou leurs représentants) pour les soigner, les conseiller, les aider à faire la part des choses, à séparer l'utile et l'inutile.

En un souci permanent, vous recherchez la solidité et la justesse de vos analyses et de vos propositions. Vous devez alors distinguer d'une part les exagérations voire les mensonges de la publicité industrielle, et d'autre part ce qui constitue un réel progrès thérapeutique.

Neuf fois sur dix, les "nouveautés" industrielles ne constituent pas de véritables progrès : elles n'apportent rien qui vous permette de mieux soigner vos patients. Mais une fois sur dix, il y a au moins un petit quelque chose qui peut leur être bénéfique.

Négliger une innovation utile, de peur d'être trompé, est tout aussi dommageable que délaisser une habitude thérapeutique bien maîtrisée, pour lui préférer les signaux d'un miroir aux alouettes.

Le tri pertinent et la résistance à la tromperie ne sont pas faciles. Ils demandent une analyse critique permanente et des investissements pour une documentation solide, adaptée, indépendante, tel le Système documentaire Prescrire auquel vous accordez votre confiance.

Mais au-delà des garde-fous documentaires mis en œuvre, la question fondamentale qui s'impose à vous comme à chacun est de savoir : pour qui travaille-t-on et de qui défend-on les intérêts au bout du compte ?

La pression médiatique, publicitaire, administrative est tellement envahissante et perturbante qu'on peut perdre le sens élémentaire de la réponse et oublier notre b.a.-ba personnel et professionnel.

Mieux vaut se poser souvent cette question.

©Prescrire 1er août 2008
Rev Prescrire 2008 ; 28 (298) : 566.