Une étude allemande
a montré que la majorité des patients qui prenaient un traitement
à base de millepertuis n'en ont pas fait part aux soignants.
Le
millepertuis, par ses effets inducteurs enzymatiques, augmente l'élimination
de nombreux médicaments : antivitamine K, contraceptifs hormonaux, immunodépresseurs,
etc. Il en résulte un risque de moindre efficacité thérapeutique
des médicaments associés. À l'inverse, à l'arrêt
de la phytothérapie, des signes de surdosage peuvent survenir.
Une
équipe allemande a interrogé de façon prospective, 150 patients,
soit 47 femmes et 103 hommes, âgés de plus de 18 ans, hospitalisés
dans un service de médecine interne entre août 2000 et février
2002. Les patients ont répondu à un questionnaire portant sur l'histoire
de leur maladie et sur tous les médicaments pris avant leur hospitalisation.
Le questionnaire était conçu pour inclure la phytothérapie.
75 % des patients prenant
du millepertuis n'en ont pas fait part aux soignants. Pour 7 des 12 patients concernés,
certains médicaments prescrits pendant l'hospitalisation étaient
susceptibles d'interagir en cas de prise concomitante de millepertuis.
Il
vaut mieux préciser aux patients qu'il est utile de connaître l'ensemble
de leurs habitudes thérapeutiques, incluant les traitements à base
de plantes ou d'autres produits (compléments alimentaires, contraception
orale, "gouttes" pour les yeux, homéopathie, etc.) qui souvent
ne sont pas considérés par les patients comme des médicaments.©la
revue Prescrire 15 janvier 2006 Rev Prescrire 2006 ; 26 (268) : 27. |