Revue Prescrire, phytothérapie janvier 2006
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Phytothérapie : rarement signalée spontanément par les patients
 
Le recours à la phytothérapie est rarement signalé spontanément au cours de l'entrevue médicale. Pourtant les risques d'interactions médicamenteuses sont réels avec les plantes médicinales, et en particulier avec le millepertuis.
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Phytothérapie : rarement signalée spontanément

Rev Prescrire 2006 ; 26 (268) : 27.
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Millepertuis et états dépressifs

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Une étude allemande a montré que la majorité des patients qui prenaient un traitement à base de millepertuis n'en ont pas fait part aux soignants.

Le millepertuis, par ses effets inducteurs enzymatiques, augmente l'élimination de nombreux médicaments : antivitamine K, contraceptifs hormonaux, immunodépresseurs, etc. Il en résulte un risque de moindre efficacité thérapeutique des médicaments associés. À l'inverse, à l'arrêt de la phytothérapie, des signes de surdosage peuvent survenir.

Une équipe allemande a interrogé de façon prospective, 150 patients, soit 47 femmes et 103 hommes, âgés de plus de 18 ans, hospitalisés dans un service de médecine interne entre août 2000 et février 2002. Les patients ont répondu à un questionnaire portant sur l'histoire de leur maladie et sur tous les médicaments pris avant leur hospitalisation. Le questionnaire était conçu pour inclure la phytothérapie.

75 % des patients prenant du millepertuis n'en ont pas fait part aux soignants. Pour 7 des 12 patients concernés, certains médicaments prescrits pendant l'hospitalisation étaient susceptibles d'interagir en cas de prise concomitante de millepertuis.

Il vaut mieux préciser aux patients qu'il est utile de connaître l'ensemble de leurs habitudes thérapeutiques, incluant les traitements à base de plantes ou d'autres produits (compléments alimentaires, contraception orale, "gouttes" pour les yeux, homéopathie, etc.) qui souvent ne sont pas considérés par les patients comme des médicaments.

©la revue Prescrire 15 janvier 2006
Rev Prescrire 2006 ; 26 (268) : 27.